251 jours après les élections, un CD&V prend la barre en solitaire. Koen Geens a été chargé par le roi d'explorer les pistes qui conduiraient à la formation d'un gouvernement.
Que va-t-il faire?
Comme ses prédécesseurs, Koen Geens entend sonder tous les partis, y compris PS et N-VA, pour tenter de progresser vers la formation d'un gouvernement. Mais c'est surtout au sein de son parti, qu'il va falloir faire bouger les lignes. Jusqu'ici, le CD&V a refusé toute idée de monter dans un gouvernement sans la N-VA.
Si les centristes flamands changent d'attitude, une réunion avec une majorité est possible ce dimanche. Les socialistes, libéraux, écologistes et centristes pourraient alors entamer la rédaction d'un accord de gouvernement. Mais ce n'est pas encore le cas.
Pourquoi sa mission n'a pas de nom? Pourquoi Koen Geens n'a ni le titre d'informateur ni celui de préformateur?
Parce qu'on n'en est pas assez loin, dans les négociations, pour un titre de pré-formateur ou de formateur. Cette nomination est réservée au futur Premier ministre. Autrement dit lorsque l'on est tout proche d'un accord.
Le Roi n'a pas non plus choisi de le nommer informateur. En 8 mois de crise, déjà 5 informateurs se sont succédés. Choisir un informateur, c'était prouver à l'opinion, que l'on continue à tourner en rond.
Pourquoi ce coup de théâtre hier soir alors qu'on attendait un rapport définitif du duo Bouchez Coens pour mardi?
Ces dernières semaines, à chaque fois que les informateurs se sont rendus chez le Roi, il y a eu un coup de théâtre qui venait parasiter leurs conclusions. Bart de Wever qui tend la main l'avant-veille de leur rapport début janvier par exemple ou encore Paul Magnette qui débranche la prise avec la N-VA la veille de la fin de mission du duo. Cette fois, les informateurs ont donc coupé l'herbe sous le pied des autres présidents de parti.
En revanche, le choix de Koen Geens a surpris les informateurs eux-mêmes. Joachim Coens n'a visiblement pas apprécié d'être mis devant le fait accompli. Il a quitté le palais royal passablement énervé. Au prix d'un "laissez-moi tranquille".
Pourquoi le choix de Koen Geens? Et pourquoi c'est un fameux coup de poker du Roi?
C'est une personnalité rassembleuse. Toujours serein, même en pleine crise. Mais c'est un coup de poker, parce que c'était un des favoris pour le poste de Premier ministre. Et même probablement le seul, du CD&V, premier ministrable. Le Roi joue donc sur la table l'atout majeur des centristes. Au risque de le démonétiser, de le griller, pour une étape prochaine. Et des candidats premiers ministres flamands ne sont pas légion. Le choix de Koen Geens, plus que jamais, c'est ça passe ou ça casse. La casse, étant le retour aux élections.
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