Koen Geens (CD&V) a démissionné ce vendredi de son poste d'informateur après que le président du PS Paul Magnette a clairement indiqué qu'il ne voulait pas d'un gouvernement avec la N-VA. Il y a deux semaines, la mission de Koen Geens était vue comme celle de la dernière chance. Mis à part le scénario des élections, peut-on encore tester certaines coalitions ?
"Koen Geens a fait tapis, hier. Le coup de poker n’a pas marché. Parce que malgré la figure rassembleuse, sereine, qu’il incarne des deux côtés de la frontière linguistique, sa méthode a échoué. Le postulat de départ, associer PS et N-VA dans un gouvernement, ne fonctionne pas, pas plus avant Koen Geens qu’avec lui. Et si c’était un coup de poker du roi, c’est parce qu’on destinait Koen Geens à un rôle clé, dans un éventuel futur gouvernement. Il a donc, hier, un peu perdu de sa superbe", analyse notre journaliste Antonio Solimando.
"Le problème, c'est que dans cette crise, le temps ne change rien à l’affaire. Au contraire, plus la crise dure, plus les partis tiennent leur position, la défendent bec et ongle. Et plus, du coup, il devient difficile d'en changer. C'est une sorte de radicalisation. Le 26 mai, le soir des élections, on sentait bien que ce serait difficile. Mais depuis, il y a une espèce de bras de fer, qui s'est installé et intensifié, entre le PS et le CD&V, dans ces négociations. L'un veut pousser à un gouvernement sans la N-VA, l'autre s'y refuse. Et les deux partis l'ont tellement dit, en 8 mois et demi, qu'on voit mal ce qui pourrait les faire céder.
Quelles solutions pour le Roi ?
"Il y a bien un après-Koen Geens. Il y avait beaucoup d’espoirs placés dans sa mission, mais ça ne veut pas dire que c’était l’homme de la dernière chance. Le Palais n'a pas encore mis tous les partis à contribution, pour ses chargés de mission. Pas de libéraux flamands chargé de mission jusqu'ici. Ni d'écologistes. De CDH, ou de Défi. La N-VA a déjà été à la manoeuvre, en octobre. Mais pas le président des nationalistes, Bart de Wever, c'est donc là aussi, une possibilité", ajoute Antonio Solimando. "Le tout, est de savoir à quoi cela servirait, si N-VA et PS ne parviennent de toute façon pas à s'entendre. A ce stade, il faut faire confiance à la créativité, l'imagination du palais. Et des présidents de partis qui vont suggérer des pistes dans l'oreille du Roi à partir de lundi."
Peut-on encore tester certaines coalitions ?
Mis à part le scénario des élections, peut-on encore tester certaines coalitions ? "Le problème, c'est que la plupart des autres solutions nécessitent que le CD&V accepte de laisser ET le Vlaams Belang, ET la N-VA dans l'opposition. Et depuis 8 mois et demi, les centristes n'ont jamais vraiment accepté, cette piste", indique notre journaliste. "Le pire, c'est qu'à force de le marteler, parce que la crise dure, il devient d'autant plus difficile de céder. L'option Vivaldi, donc un gouvernement avec socialistes, libéraux, écologistes et centristes, est officiellement toujours sur la table. Mais on ne voit pas comment, pour le moment, la faire accepter."
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