Courtisés par les préformateurs royaux pour construire une nouvelle majorité fédérale, les libéraux et écologistes, tant du nord que du sud du pays, ont exprimé ensemble jeudi leur "inquiétude" quant aux projets de réforme institutionnelle contenus dans la note de Bart De Wever et Paul Magnette. "Leur schéma conduit à rendre les institutions plus complexes et moins lisibles : un modèle qui n'est pas le nôtre", affirment les quatre partis d'une même voix. "Ecolo-Groen, MR et Open Vld veulent évidemment participer à une Belgique qui fonctionne plus efficacement, au service de nos concitoyens et de leurs préoccupations de tous les jours. De telles réformes nécessitent cependant une préparation approfondie et une concertation suffisante. Certaines compétences peuvent être régionalisées, mais d'autres tout autant refédéralisées afin d'augmenter l'efficacité. Les réformes institutionnelles ont toujours été pour nous un moyen, jamais un objectif en soi", affirment-ils.
Plus d'un an après les dernières législatives, libéraux et écologistes veulent éviter que davantage de temps soit encore perdu. Ils demandent en conséquence aux missionnaires royaux "de la clarté au sujet de la coalition qui a leur préférence et de faire le choix de solutions stables et solides". "Les familles libérales et écologistes refusent de prendre part à une surenchère qui les dresse l'une contre l'autre afin de déterminer qui peut rejoindre le prochain gouvernement", concluent-ils dans leur communication commune à l'adresse des préformateurs royaux.
La N-VA, piquée au vif, étrille le MR
La N-VA réagit négativement jeudi à la sortie conjointe des libéraux et des écologistes. Le parti nationaliste flamand pointe singulièrement le MR et son président Georges-Louis Bouchez. "Il veut surtout maintenir la Première ministre (libérale) Sophie Wilmès en selle", dit-on chez les nationalistes flamands. Georges-Louis Bouchez est ainsi vu comme "une araignée sur sa toile" voulant surtout "maintenir Sophie Wilmès en selle".
"Il est maintenant clair que la Vivaldi est à nouveau en vie", dit-on "off the record" chez les nationalistes flamands. Cette coalition, sans la N-VA, avait été un temps testée par le président du PS Paul Magnette fin 2019, lors de sa première mission d'informateur royal. Elle rassemblerait socialistes, libéraux, écologistes et les chrétiens-démocrates flamands du CD&V.
Maxime Prévot appelle les libéraux et les écologistes à "accepter une négociation"
Le président du cdH, Maxime Prévot, exhorte jeudi soir les libéraux et les écologistes à se mettre autour de la table dans le contexte de la formation du futur gouvernement fédéral. "Leurs craintes en matière institutionnelle, je les partage. Rien de ce qu'ils disent ne me heurte, sauf que j'ai pris la peine de l'exprimer autour de la table. S'ils veulent baliser la future réforme, ils doivent accepter une négociation", déclare-t-il dans une interview publiée sur le site internet de L'Echo.
"Le travail en cours vise à mettre sur la ligne de départ un nombre suffisant de partis pour avoir une majorité parlementaire. À ce stade, nous ne sommes pas plus loin", précise Maxime Prévot dans L'Echo. Selon lui, "le devoir des hommes et des femmes politiques responsables est de prendre de la hauteur, de quitter les postures partisanes et les approches dogmatiques pour être exclusivement orientés sur la recherche de solutions".
Le président du cdH ajoute ne pas être opposé à une réforme de l'Etat: "quand j'appelle à ce qu'il y ait une nouvelle réforme de l'Etat, ce n'est pas pour servir la soupe à la N-VA, mais parce que, dans l'intérêt même des francophones, il faut que notre système étatique fonctionne de manière plus efficace et plus efficiente", ajoutant qu'il existe une série de "cartons rouges", dont la suppression des facilités linguistiques. "Un retour aux urnes serait un drame absolu", conclut-il. "Aujourd'hui, les sondages montrent une extrême droite à plus de 30% au nord du pays".
Vos commentaires