La sauce est-elle en train de tourner entre le MR et la N-VA? Ben Weyts n'est en tout cas pas d'accord avec les déclarations de Jacqueline Galant à propos du RER. Paul Magnette, de son côté, a fait une proposition qui pourrait apaiser les tensions.
La ministre de la Mobilité Jacqueline Galant (MR) n'a pas l'intention de parler de RER pour Liège, Charleroi et Anvers avant que la situation ne soit réglée à Bruxelles, affirme-t-elle dans une interview à paraître samedi dans le quotidien l'Echo. "Avant de parler de RER pour Liège, Charleroi et Anvers, je veux qu'on se concentre sur Bruxelles. En Belgique, on commence toujours tout en même temps, tous les chantiers, et donc c'est la confusion et c'est stupide", affirme notamment la ministre libérale. "Je sais bien que c'est dans l'accord de gouvernement de lancer des pistes pour des réseaux rapides autour de certaines villes, mais avant de commencer les études, là-dessus, je veux finir le travail sur Bruxelles. On me dit: oui, mais il faut faire quelque chose pour Anvers. Moi, je vois qu'il y a encore 28.000 places de train disponibles à Anvers. C'est prendre les choses à l'envers", ajoute Mme Galant.
"Certains ne peuvent pas supporter que la Flandre progresse plus rapidement que Bruxelles et la Wallonie"
Le ministre flamand de la Mobilité, Ben Weyts (N-VA), a indiqué espérer que cette déclaration de son homologue fédérale avait été mal comprise, ou si ce n'est pas le cas que la ministre libérale changera sa position. "C'est très bien si on veut s'investir plus sur le dossier du RER bruxellois, mais la Flandre ne doit pas être prise en otage pendant ce temps-là", a estimé M. Weyts vendredi soir. Le ministre Weyts a souligné que des discussions entre les différents acteurs flamands de la mobilité sur ces sujets se passaient très bien. "Concrètement, l'agence Wegen en Verkeer (AWV), de Lijn, le département mobilité et travaux publics, ainsi que la SNCB et Infrabel sont déjà à table avec les échevins gantois et anversois ainsi qu'avec mon cabinet", a-t-il expliqué, tout en précisant qu'il ne voyait pas de raisons d'attendre pour avancer dans ces dossiers. "Sinon on ne se trouve plus dans un fédéralisme de solution, mais dans un fédéralisme où la jalousie l'emporte et où certains ne peuvent pas supporter que la Flandre progresse plus rapidement que Bruxelles et la Wallonie", a conclu le nationaliste flamand.
La proposition de Magnette
Le ministre-président wallon Paul Magnette propose lui d'utiliser les 200 millions de préfinancement qui étaient prévus pour le projet de gare à Gosselies pour achever le RER bruxellois, indique samedi le quotidien Le Soir. Partant du constat que l'engorgement de Bruxelles paralyse par ricochet le trafic routier en Wallonie, le ministre-président plaide pour un achèvement rapide du réseau suburbain bruxellois. Actuellement, il ne reste plus que 115 millions dans le fonds RER programmé en 2003 pour l'ensemble des travaux. Or, il faudrait environ 500 millions pour achever la ligne 124 (Bruxelles-Charleroi) et 300 autres millions pour la ligne 161 (Bruxelles-Namur). La proposition de Paul Magnette est éminemment politique, dans la mesure où son "geste" concerne un système de préfinancement, souligne Le Soir. C'est en effet au Groupe SNCB, et derrière lui au fédéral, à assurer le financement effectif.
Vos commentaires