Bernard Clerfayt était l'invité de 7h50 sur Bel RTL ce matin. Le bourgmestre Défi de Schaerbeek pointe du doigt un unique responsable de la présence de 100 à 200 migrants dont certains sont malades dans la gare du Nord : le gouvernement Michel.
Comprend-il que les chauffeurs de bus De Lijn ne veulent plus s'y arrêter ? "C'est un feuilleton qui revient sans cesse, ce problème d'éventuel développement de la gale, qui est une maladie qui se développe chez les personnes qui n'ont pas l'occasion d'avoir une hygiène convenable. C'est une rumeur pour l'instant. J'enverrai aujourd'hui le médecin expert de la Région bruxelloise pour avoir une objectivation de ce phénomène", a expliqué le bourgmestre Défi. Selon les chiffres de Médecins du Monde publiés hier soir, les cas de gale seraient en net recul depuis un an tandis que la tuberculose y existe bel et bien, mais n'évolue pas.
Pourquoi vivent-ils à la gare du Nord?
Une centaine de personnes y vivent, migrants, SDF et toxicomanes. "Ce ne sont pas toujours les mêmes. Le nombre de personnes évolue entre 100 et 200. Ça dépend beaucoup de la météo. Certains prennent le train, vont à Zeebrugge, cherchant à avoir un camion (vers le Royaume-Uni, ndlr), puis ils reviennent loger sur place parce que c'est très pratique. Ils y ont le wifi, ils peuvent recharger leur GSM et des ASBL y distribuent de la nourriture."
La non-gestion du problème par le gouvernement Michel : "Un scandale, inacceptable"
Peut-on dès lors parler de racisme de la part des chauffeurs De Lijn? "Il y a un vrai sentiment d'insécurité qu'il faut entendre. Les chauffeurs sont victimes de la non-gestion du problème par l'État fédéral. Les commerçants de la gare du Nord, les voyageurs qui la traversent … La gare du Nord c'est la gare la plus importante de Belgique en termes de nombre de voyageurs. C'est un scandale que l'État fédéral ne soit pas capable de venir en aide à tous les gens qui ont besoin de cette gare pour leur vie quotidienne, pour trouver une solution à ce problème de migrants qui dure depuis des années. L'État fédéral refuse de reconnaître sa responsabilité dans la prise en charge des migrants et laisse le problème pourrir sur place et ceux qui en sont victimes ce sont tous ceux que je viens de citer. (…) J'ai reçu une pétition des gens du quartier qui n'en peuvent plus du poids que cette situation a sur le quartier environnant. Les commerçants de la gare du Nord n'en peuvent plus. (…) C'est inacceptable."
La solution serait-elle d'ouvrir un centre d'accueil pour les migrants en transit ? "Depuis des années je le demande, Médecins du Monde le demande également, les chauffeurs de bus De Lijn demandent la même chose, c'est qu'il y ait un centre d'hébergement dans lequel ces personnes puissent aller. Le gouvernement refuse depuis des années avec M. Francken etc. de reconnaître cette situation. Tout le gouvernement. Il faut trouver une solution. En France on a réussi le dossier de Calais. En Belgique on n'y parvient pas parce qu'il y a un blocage intellectuel et politique. Il faut qu'après les élections, le gouvernement prenne ça en main. Il faut des gens responsables qui prennent en charge le problème des migrants et ne laissent pas les citoyens être victimes d'une absence de politique."
Le ministre De Crem refuse de mieux sécuriser la gare alors que c'est sa responsabilité
Le problème de la sécurité à la gare du Nord est complexe, à l'image du pays. Mais là-aussi, le bourgmestre tape sur le gouvernement de Charles Michel. "Dans la gare c'est la police fédérale qui est très très absente. Autour de la gare c'est la police locale qui est très très présente. M. De Crem (nouveau ministre de l'Intérieur, responsable de la police fédérale, ndlr) vient d'écrire un courrier à la Région bruxellois en disant : 'Je n'ai pas assez d'hommes pour assurer la sécurité dans les gares et métros.' Est-ce que les polices locales peuvent faire le boulot à ma place? Je ne vais pas vider mon territoire et mes patrouilles pour faire le travail de M. De Crem dans la gare. Nous intervenons déjà énormément dans la gare, pour assurer le maintien de l'ordre, mais la police ne peut pas gérer un problème de société qui est que ces gens qui ont une présence physique sur le territoire ont besoin d'un endroit où aller, où faire leurs besoins, assurer leur hygiène. Rien n'est prévu dans la gare pour le faire et il n'y a aucune autre solution."
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