Les grèves tournantes sont l'occasion d'évoquer la réputation des syndicats, de plus en plus ternie selon le député fédéral du PTB, le parti du travail de Belgique.
Raoul Hedebouw, député fédéral et porte-parole du parti d'extrême gauche PTB, était l'invité politique de BEL RTL, en ce lundi de grèves tournantes.
"Quand le gouvernement dit: 'ce sera un saut d'index sinon rien', 'on va travailler jusque 67 ans', je constate qu'il n'y a pas de concertation sociale", a-t-il déclaré au micro de Martin Buxant.
Est-il possible de faire des accords avec les patrons ?
"Je crois qu'on peut et qu'on doit faire des accords avec les patrons, mais ça doit être des accords sociaux. Il n'est pas normal qu'aujourd'hui, les patrons engrangent de plus en plus de bénéfices. Je rappelle que les dividendes ont explosé par un facteur 4 en Belgique. Il y a de l'argent, mais il ne retourne pas vers les travailleurs".
"Donc aujourd'hui, il faut une concertation sociale, c'est indiscutable. Mais je l'ai dit et répété au gouvernement: ça doit se faire en remettant en cause l'âge de 67 ans (on ne veut pas négocier là-dessus), et le saut d'index. Ce sont deux conditions indispensables pour pouvoir recommencer la négociation sociale".
La "criminalisation du fait syndical"
Dans la société idéale de Raoul Hedebouw, "c'est évident que les organisations syndicales ont une place cardinale dans la démocratie sociale. Elles représentent des millions de travailleurs, ce sont des organisations très larges, et qui font du bien à notre démocratie. Et d'ailleurs, je m'inquiète de cette criminalisation du fait syndical".
"On pointe du doigt sans arrêt les syndicats comme étant un facteur de frein à la démocratie, alors qu'au contraire, ils développent la démocratie. Lorsque vous êtes à un piquet de grève, des centaines de travailleurs discutent de projet de société, et disent qu'on ne peut plus laisser faire cette régression sociale".
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