Le gouvernement flamand proposera à la Wallonie un prêt ou une garantie sur crédit pour la reconstruction des zones sinistrées par les inondations de la mi-juillet, a annoncé lundi le ministre-président Jan Jambon, à l'occasion de sa déclaration de rentrée politique devant le Parlement flamand.
M. Jambon a abordé, dans la traditionnelle "déclaration de septembre" du chef de l'exécutif flamand, la vulnérabilité du monde face à la pandémie de coronavirus. Cette vulnérabilité, il l'a vue aussi dans les inondations qui ont frappé la Belgique et ses pays voisins à la mi-juillet. "Des trombes d'eau, en Flandre, mais surtout chez nos amis wallons, ont conduit à des drames humains sans précédent. Des milliers de personnes ont été touchées par ces conditions météorologiques extrêmes. Je formule ici et maintenant la proposition de rencontrer, dans les prochains jours, le gouvernement wallon pour examiner comment nous pourrions aider la Wallonie, via un prêt ou une caution", a déclaré le nationaliste flamand.
Le ministre-président wallon réagit
Le gouvernement wallon examinera la proposition du gouvernement flamand, mais il attend surtout une réponse du Fédéral à sa demande de contribuer aux dépenses, a répondu lundi le ministre-président wallon Elio Di Rupo. "Face à un évènement tel que celui que nous avons connu en juillet dernier, la solidarité doit être de mise", a souligné M. Di Rupo (PS), par la voix de son porte-parole. Il rappelle la solidarité qui s'est d'emblée matérialisée sur le terrain: "de nombreux bénévoles flamands se sont rendus et se rendent encore sur le terrain depuis juillet pour aider les sinistrés".
Le gouvernement wallon discutera avec le gouvernement flamand et son ministre-président, Jan Jambon (N-VA), pour examiner la proposition que ce dernier a formulée lundi devant le parlement flamand. "Mais la Wallonie attend surtout une réponse du gouvernement fédéral", insiste M. Di Rupo. "La solidarité nationale doit conduire le gouvernement fédéral à contribuer aux importantes dépenses que devra consentir le gouvernement wallon pour assister les sinistrés".
La semaine dernière, la proposition du secrétaire d'État Thomas Dermine (PS) de faire intervenir le Fédéral à hauteur de 600 millions d'euros pour la reconstruction des zones sinistrées du pays - essentiellement en Wallonie - avait été balayée par la N-VA (opposition). Le député fédéral Sander Loones avait affirmé que toute solidarité financière de la Flandre serait conditionnée à des "réformes fondamentales" que son parti veut voir mises en œuvre en Wallonie, n'hésitant pas à comparer le sud du pays à la Grèce qui, dans les années 2010, avait obtenu d'importants crédits de la troïka (UE, BCE, FMI) à de sévères conditions, à la suite de la crise financière.
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