Face au scandale du Samusocial bruxellois, le bureau élargi du parlement bruxellois a décidé d’ouvrir une commission d’enquête. L’affaire de rémunérations des administrateurs du Samusocial s’étend. La présidente de l’association Pascale Peraïta a démissionné de son poste, tandis que d’autres appellent à la démission du bourgmestre de Bruxelles Yvan Mayeur. Invité de 7h50 sur Bel RTL, le président du MR Olivier Chastel est revenu sur l’affaire.
MARTIN BUXANT: Une nouvelle grosse affaire de mauvaise gouvernance a éclaté à Bruxelles, l’affaire dite du Samusocial avec, entre autres, comme pour Publifin, des rémunérations forfaitaires pour les dirigeants alors que théoriquement, on fonctionne avec des jetons de présence. Trouvez-vous cela choquant ?
OLIVIER CHASTEL: "C’est plus que choquant. On est ici dans un exemple de mauvaise gouvernance bruxelloise où on ne veut pas faire la transparence sur un certain nombre de rémunérations que reçoivent des mandataires publics, dans un domaine sensible, le domaine social, là où on devrait trouver l’exclusivité des moyens à destination des plus démunis, les sans-abris en particulier. C’est ça qui est le plus choquant finalement dans la perception de ces rémunérations. Le manque de transparence flagrant, confirmé manifestement par Maitre Uyttendaele qui défend le Samusocial, a été le déclencheur de l’unanimité en bureau du Parlement bruxellois pour cette commission d’enquête. On va devoir passer par une commission d’enquête pour savoir le montant des rémunérations mais surtout la manière avec laquelle on a pu donner ces rémunérations. On parle de nombreuses subventions publiques, de dons privés, de dons d’entreprise… Je pense qu’il faut faire la lumière sur l’ensemble de la problématique du Samusocial."
Cette affaire est-elle du même calibre que l’affaire Publifin ?
"Plus choquant à mes yeux, puisque ça concerne le domaine social. Et cela met en évidence le manque de règles, en particulier à Bruxelles, dans le contrôle de ce type d’organisme. Quand on donne 10 millions d’euros par an de subventions à une asbl, on en effectue sérieusement le contrôle, ce qui n’a manifestement pas été le cas à Bruxelles."
Dites-vous aussi que cela vous choque parce que ce sont des socialistes qui sont essentiellement visés ?
"Oh pas du tout. Et vous ne m’aurez pas entendu prononcer le moindre nom de l’un ou de l’autre des protagonistes. Je trouve que c’est vraiment choquant par excellence dans ce domaine-là. Je pense aussi que la transparence est nécessaire parce que, très clairement, les personnes visées ont des fonctions exécutives à la ville de Bruxelles. Ce manque de transparence met en péril la confiance dans la majorité."
Le bourgmestre de Bruxelles Ville Yvan Mayeur est-il encore en état de fonctionner ?
"Je trouve qu’il est très affaibli aujourd’hui. Il doit, j’imagine, se poser un certain nombre de questions. C’est à la lumière de ce qu’on découvrira à la commission d’enquête qu’on posera les conclusions par rapport au rôle qu’il a joué ces dernières années au Samusocial."
Le MR est à la majorité à Bruxelles Ville avec les socialistes, vous n’avez rien vu venir ?
"Absolument pas. Dans cette asbl, nous n’avons pas de représentant, ce ne sont pas des représentants ni de la commune, ni du CPAS de Bruxelles. C’est une asbl historique qui, manifestement, a grandi à la faveur des sans-abris, mais avec les dérives de gouvernance que l’on semble découvrir aujourd’hui."
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