La Belgique est coupée en deux avec une montée des extrêmes opposés dans le nord et le sud du pays. Et vous êtes nombreux à vous en inquiéter. Sébastien Prophète et Guillaume Wils sont allés à la rencontre des citoyens pour poser la question.
Succès du Vlaams Belang
"Ça m’inquiète terriblement, je trouve que c’est un drame" ou encore "Ça peut être dangereux et je pense que c’est une réaction du ras-le-bol des gens". Des wallons préoccupés, les yeux rivés vers le nord. Une habitante de Namur a peur: "C’est à croire que nos concitoyens sont amnésiques. Ils ont oublié le nazisme ces gens-là." Un autre partage son avis: "je pensais à ma grand-mère morte il y a 15-20 ans, elle aurait dit que c’est le retour des chemises brunes…" Ils ne pensent pas tous pareil, certains ont moins peur: "Ça ne me fait pas peur, mais ce n’est pas l’avis de tout le monde."
Parfois les réactions sont un peu plus vives: "C’est l’immigration… Moi je suis immigré, mais je reconnais que la masse fait peur. Il faut essayer de sensibiliser, de parler aux gens, leur faire comprendre que cette masse n’est pas tout à fait des parasites, qu’il y a aussi des travailleurs comme moi."
Succès du PTB
Au Parlement Wallon deux partis d’extrême droite récoltent ensemble moins d’un 1% des voix, aucun député. C’est l’extrême gauche qui progresse fortement. Là aussi ça fait peur: "Les gens ont oublié le drame du communisme." Mais certains préfèrent… "Avec l’extrême gauche, on est loin de l’extrémisme de droite." Le discours est nettement plus nuancé concernant la montée que l’extrême gauche: "Ça fait partie du jeu politique donc on respecte et on regarde chacun qui évolue à son niveau." Une autre personne y voit une explication plutôt claire: "Je comprends qu’il y a des gens qui sont déçu de la politique et qu’ils se sentent délaissés."
Gouvernement fédéral difficile à former
Une Belgique divisée et un gouvernement fédéral qui s’annonce difficile à former. Là aussi les citoyens sont dubitatifs: "Je ne veux pas être le futur Premier Ministre qui doit monter une coalition." Ou encore: "On pourrait encore être un pays où il n’y a pas de gouvernement pendant un ou deux ans comme il y a eu la fois dernière. J’espère qu’ils vont s’entendre, qu’il y aura une coalition qui va pouvoir gérer le pays." Sur ce point-là, tout le monde semble du même avis: "Ça doit inquiéter tout le monde tout de même. Le scénario à la belge, c’est bon hein… Vu de l’étranger, c’est pas très top non plus." Le gouvernement fédéral risque de mettre du temps à voir le jour. "Il y en a qui devront faire des concessions. Mais je pense que d’un côté on en a tellement fait qu’on ne peut plus trop en faire encore."
L’incertitude est palpable à Namur: "Je me dis: ’mais qu’allons-nous faire ?’". L’inquiétude d’une citoyenne qui veut préserver l’unité du pays.
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