La Wallonie a souffert de la crise Covid et des inondations. Enormément de dépenses non prévues sont survenues, on parle actuellement d’un trou de 7 milliards d’euros dans le budget wallon, soit un tiers de la dette wallonne. Face à cette situation, le ministre du Budget Jean-Luc Crucke souhaite que des réformes et des économies structurelles soient mises en place. Il était l'invité de 7h50 au micro de Fabrice Grosfilley
Actuellement en pleine relance économique post-crise covid, notre pays fait aujourd’hui face à une grève nationale. Des actions syndicales sont prévues un peu partout, méthode que n’approuve pas du tout le ministre wallon du Budget Jean-Luc Crucke. "Je peux comprendre, face à ce qu’on appelle l’évolution salariale, il y a parfois des difficultés à l’égard d’une inflation qui existe. Mais la méthode de la grève n’est pas une bonne méthode. Vous êtes en pleine relance et gripper la machine, c’est mauvais signe", souligne-t-il.
Après les difficultés économiques rencontrées pendant presque deux ans, il faut, selon lui, à tout prix éviter que les marchés belges ne partent à l’étranger. Aujourd’hui, la croissance revient doucement et l’inflation est là. Mais Jean-Luc Crucke peut tout de même concevoir que cette croissance ne se traduit pas toujours sur les salaires. "Mais on doit rester concurrentiel et ça ne peut se faire que dans le cadre du dialogue", et donc pas, selon lui, par des méthodes qui "risquent de gripper la machine", comme le blocage et la grève.
Il ne faut pas dépenser plus, certainement pas, on peut dépenser moins mais il faut dépenser mieux.
Le Ministre wallon du Budget estime, au contraire, qu’il faut profiter de ce moment de relance pour "oser un certain nombre de réformes structurelles". Il faut envisager des économies qui pourront "alléger les machines wallonnes." Sans invoquer précisément lesquelles, Jean-Luc Crucke prend un exemple qui le concerne également, en tant que ministre wallon des Infrastructures Sportives. Les infrastructures sportives bénéficiaient, auparavant, de 75% de subsides. Ceux-ci ont été revus par une réforme et sont à présent de l’ordre de 50 à 70%. "Mais on atteint 70% que si les communes travaillent ensemble. Plus elles travaillent ensemble, plus elles sont subsidiées et elles rendent service au citoyen", note-t-il. C’est donc dans cet esprit que le ministre libéral imagine ces réformes structurelles. "Il ne faut pas dépenser plus, certainement pas, on peut dépenser moins mais il faut dépenser mieux."
Ces réformes sont essentielles si l’on veut éviter de mettre la Wallonie dans le rouge définitivement. On parle actuellement d’un trou de 7 milliards d’euros dans le budget wallon. "C’est un tiers de la dette wallonne. Il faut se donner une trajectoire dans laquelle on inscrit un remboursement", dit-il. Remboursement impossible à réaliser sur un exercice budgétaire, selon lui. Et c’est maintenant qu’il faut agir, tant que la croissance est là. "Quand la machine est grippée, le pouvoir public vient en aide. Mais quand ça va mieux, on doit aussi avoir l’audace de pouvoir diminuer cet engagement."
Mobiliser l’épargne des citoyens
Pour booster cette relance économique, la possibilité de mobiliser l’épargne des citoyens est aussi envisagée, pour ceux qui souhaitent investir ou faire des dons. Et là encore, le gouvernement wallon les soutient. "On s’est mis d’accord, au gouvernement, pour diminuer les taux sur les droits d’enregistrement en matière de donation à 1% pendant toute l’année 2022 pour ceux qui soit investiront dans la relance – qu’elle soit économique, associative, sportive ou culturelle –, soit qui viendront en aide aux personnes qui ont été inondées, là aussi sur le plan social ou économique."
Cette mesure concerne donc tout ce qui relève du don, pour un montant maximum de 50.000 à 100.000 euros.
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