Les négociations sur le projet d'accord commercial global entre l'Union européenne et le Canada (CETA) sont un échec. La ministre canadienne du Commerce, Chrystia Freeland, a fait une déclaration à la sortie de sa réunion avec Paul Magnette, dans laquelle elle a insisté sur les efforts fournis pour accéder à un accord, en vain. "Je suis très très triste. C'est émouvant pour moi", a indiqué l'émissaire, avant de rentrer au Canada.
La ministre canadienne du Commerce, Chrystia Freeland, a quitté l’Elysette au bord des larmes, rapporte notre journaliste Benjamin Brone sur place. En quittant le lieu de réunion, où elle a rencontré Paul Magnette, le ministre-président wallon, Chrystia Freeland a exprimé sa déception dans une déclaration entrecoupée de soupirs.
"Je pense que c'est impossible"
"J'ai une chose à dire: nous avons passé la journée ici et nous avons travaillé très dur avec la Wallonie et la Commission européenne pour répondre aux préoccupations qui sont exprimées par les Wallons. Au cours des derniers mois, nous avons travaillé très dur avec la Commission européenne, et avec beaucoup de pays, y compris l'Allemagne, la France, l'Autriche, la Bulgarie, la Roumanie.
Le Canada a travaillé vraiment… et moi j'ai personnellement travaillé très dur. Mais il semble évident pour moi, pour le Canada, que l'Union européenne n'est pas capable, maintenant, d'avoir un accord international, même avec un pays qui a des valeurs tellement européennes, comme le Canada, un pays si gentil et patient. Le Canada est déçu. Moi personnellement je suis très déçue. Je pense que c'est impossible. Nous avons décidé de rentrer chez nous. Je suis très très triste, vraiment. C'est émouvant pour moi. Ce que je sais, c'est que demain matin, je serai au Canada avec mes trois enfants", a déclaré la ministre, amère et particulièrement émue.
"Il y a les larmes, et puis il y a la négociation"
Ce soir, la position canadienne semble claire: c’est terminé. Mais côté wallon, c’est moins limpide. Alors, quel avenir pour le CETA ? Notre journaliste spécialisé dans l'information européenne Sébastien Rosenfeld livre ses explications dans le RTLINFO 19H: "Il faut être prudent. Il y a les larmes, et puis il y a la négociation. Effectivement, la ministre canadienne du commerce a été choquée, marquée physiquement après de longues heures de négociation et elle a dit, c’est terminé, mais ce n’est pas vraiment terminé. Pour les Wallons, il y a encore des marges de manœuvre, et c’est encore possible de négocier quelque chose de différent. Il faudra un peu plus de temps. Pour l’instant, effectivement, les deux parties ne sont pas d’accord, mais ce n’est pas complètement la fin du CETA, officieusement, d’ailleurs le sommet entre l’Union européenne et le Canada prévu jeudi est toujours à l’ordre du jour, il n’est pas officiellement posé dans l’agenda du Conseil européen, mais il est toujours là, c’est-à-dire que tout le monde croit qu’un accord est possible dans les prochains jours, qu’une solution pourrait être trouvée. Charles Michel expliquait qu’il ne faut pas mettre de l’huile sur le feu, même si on se demande aujourd’hui si quelqu’un est capable d’arrêter cet incendie".
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