Nous vous l'annoncions ce mardi: les 4 ministres belges chargés de l'Énergie ont trouvé un accord autour d'un pacte énergétique pour l'avenir de la Belgique. Mais cet accord provoque déjà des tensions. Le plan, qui prévoit la fin du nucléaire d'ici 2025, sera soumis au vote. La N-VA, qui fait partie des gouvernements fédéral et flamand, annonce qu'elle votera non. Le point avec Simon François et Denis Caudron.
Le Parlement fédéral demande à entendre en urgence le Premier ministre. Les députés souhaitent l'interroger sur le pacte énergétique. Il prévoit notamment la sortie du nucléaire pour 2025. Présenté ce lundi soir, l'accord est déjà torpillé par la N-VA, le parti nationaliste flamand. "On va rejeter le pacte comme il est rédigé maintenant parce que ce n'est pas abordable pour les citoyens et les entreprises. Ça va coûter beaucoup d'argent et beaucoup de jobs", annonce Bert Wollants, député N-VA.
Le pacte a été conclu par les ministres de l'Énergie du fédéral et des trois régions: deux ministres MR, Jean-Luc Crucke et Marie-Christine Marghem, une ministre cdH, Céline Frémault, et un ministre Open VLD (libéraux flamands), Bart Tommelein. Ils doivent maintenant retourner vers leurs gouvernements respectifs, en Flandre et au fédéral, où la N-VA fait partie des majorités… cela risque donc de coincer.
Trois ans de négociations et ils se font dézinguer
Du côté de l'opposition au Parlement fédéral, ça n'y va pas de main morte. "C'est un camouflet pour le Premier ministre. Trois ans de négociations de sa ministre de l'Énergie, MR, et là ils se font simplement dézinguer", estime Karine Lalieux, député fédérale du Parti socialiste. "Please. Que les politiques arrêtent de remettre en question en permanence ce qu'ils ont décidé la veille, et surtout que chacun retrousse ses manches et qu'on puisse avancer de façon constructive, et surtout en agissant", demande Catherine Fonck, cheffe de groupe cdH à la Chambre.
Je ne laisserai personne torpiller le pacte énergétique
Le Premier ministre Charles Michel est en ce moment à Paris. Ce mardi, il a justement assisté à un sommet international sur le climat. Il répond par communiqué. "Je ne laisserai personne torpiller le pacte énergétique (…) Il faut au contraire travailler sur ce document, le développer, le préciser. En faire le socle crédible de la politique énergétique des 30 prochaines années", rétorque Charles Michel (MR).
"Son propre accord de gouvernement comprend la sortie du nucléaire. Alors on lui demande simplement de respecter les engagements qu'il a pris devant tous les Belges", indique Jean-Marc Nollet, député fédéral Ecolo.
La ministre fédérale tempère
Un conseil des ministres restreint est prévu ce jeudi à l'échelon fédéral, pour analyser le texte. Marie-Christine Marghem se montre confiante pour l'instant. "Ce sont des parlementaires N-VA qui s'expriment pour l'instant, ce ne sont pas des membres des exécutifs concernés. Pour l'instant, la N-VA a quelques difficultés avec la date de 2025, mais elle ne dit pas autre chose", précise la ministre fédérale de l'Énergie, de l'Environnement et du Développement durable.
Jeudi et vendredi, les gouvernements bruxellois et wallons se prononceront aussi sur le pacte énergétique.
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