(Belga) "La participation belge dans BNP Paribas est sacrifiée sur l'autel des erreurs budgétaires du gouvernement", a estimé jeudi à la Chambre le député Ahmed Laaouej après la vente par l'Etat d'un quart de celle-ci dans la banque française. "Car personne n'est dupe, vous ouvrez une porte et ne la refermerez pas", a-t-il précisé, convaincu que le désengagement se poursuivra.
"Vous avez ouvert la saison des grandes liquidations mais la peur budgétaire est très mauvaise conseillère politique", a constaté le député socialiste alors que la Commission européenne est attentive à l'évolution du taux d'endettement en Belgique. "Vous avez creusé les trous budgétaires, et le MR est coresponsable de cette bérézina, il faut les combler mais ce type d'opérations ne va faire qu'aggraver la situation", a ajouté M. Laaouej évoquant l'évanescence du dividende. "Et le plus grave: nous serons plus encore à la merci des diktats des marchés financier et des Etats étrangers lorsqu'ils décideront de sabrer encore dans l'emploi", a-t-il conclu. Au MR, l'analyse est toute autre. "Nous restons le premier actionnaire, nous réalisons une belle plus-value, nous conservons le dividende (il reste inchangé dans le budget 2017), nous dégageons 2 milliards d'euros pour nous crédibiliser auprès de l'Europe et nous pourrons contribuer à l'effort d'investissement", a répliqué Vincent Scourneau alors que le premier ministre Charles a annoncé un plan d'investissement pour un total de 30 milliards d'euros. Le ministre des Finances, Johan Van Overtveldt (N-VA), a souligné à cet égard qu'en première instance, l'opération bénéficiait avant tout au désendettement. "Mais tout le monde sait qu'il y a divers niveaux et qu'avec d'autres pays, on discute avec la Commission européenne sur la question des investissements publics et je suis convaincu que cette opération nous aidera dans cette discussion", a-t-il dit. M. Van Overtveldt a confirmé que la Belgique restera le premier actionnaire dans BNP Paribas et conservera probablement deux administrateurs indépendants. Encore, faut-il en faire quelque chose, a répliqué Meyrem Almaci (Groen) déplorant l'"absence de vision" de la Belgique, alors qu'un nouveau scandale relatif à BNP Paribas a éclaté aux Etats-Unis. N'ayant pas d'"opposition idéologique" à ce type d'opération, le cdH a épinglé son "timing dicté par des choix budgétaires". Le député Benoît Dispa (cdH) a regretté l'absence de "choix stratégique sur le rôle de l'Etat par rapport au secteur bancaire". (Belga)
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