(Belga) L'accord sur une réforme du travail, dégagé dans la nuit de lundi à mardi par le Comité ministériel restreint, est une "occasion manquée", a estimé mardi matin Agoria. La fédération de l'industrie technologique déplore un manque d'incitation financière à l'emploi et une flexibilité d'apparat, de sorte qu'"aucune étape majeure n'a été franchie depuis l'accord budgétaire d'octobre".
"Cet accord ne conduit pas à un taux d'emploi de 80%", juge d'emblée Jeroen Franssen, expert en politique du marché du travail chez Agoria. C'est pourtant l'objectif que s'est fixé le gouvernement d'ici 2030, alors qu'actuellement le taux d'emploi dépasse à peine 71% dans notre pays, avec de fortes disparités régionales. Pour redynamiser le marché de l'emploi, Agoria estime qu'il faut mieux marquer financièrement la différence entre "travailler et ne pas travailler", un pas que ne franchit pas le gouvernement, selon la fédération. Dans l'accord budgétaire d'octobre 2021, le gouvernement semblait vouloir supprimer la contribution spéciale pour la sécurité sociale, note M. Franssen. Mais cette suppression est devenue une réduction progressive étalée sur huit ans, laissant "un montant (net pour les travailleurs et travailleuses) pour lequel peu de gens franchiront le pas entre l'inactivité et le travail", estime-t-il. La réforme prévoit par ailleurs une plus grande flexibilité du travail, comme le fait de concentrer une semaine de travail sur quatre jours. Toutefois, c'était déjà "possible depuis des années via une convention collective de travail", pointe l'expert d'Agoria, qui déplore "un casse-tête RH toujours plus difficile". Seule note positive aux yeux d'Agoria: la réforme prévoit la possibilité de travailler pour un autre employeur durant leur période de préavis. Cette transition, permettant de racheter une partie du préavis et d'offrir une formation pendant cette période, est "rafraîchissante" mais reste "une note de bas de page dans l'ensemble" de la réforme, conclut Agoria. (Belga)
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