Que va-t-il se passer maintenant que le budget des soins de santé a été recalé ? Chaque année, les mutuelles, les syndicats et les hôpitaux se mettent d'accord avec le gouvernement sur ce budget, mais cette fois, le gouvernement n'a pas approuvé la proposition pour 2020. Les mutuelles sont furieuses : elles craignent que les prestataires de soins ne s'accordent des libertés sur les honoraires.
Chaque année, le budget des soins de santé émane d'un accord entre les mutuelles, les syndicats, les hôpitaux, et le gouvernement. Pour l'année 2020, le gouvernement a rejeté la proposition de budget. Que va-t-il donc désormais se passer ?
D'où vient ce budget des soins de santé ?
Une partie de votre revenu brut (comme salarié, ou indépendant), une partie de ce que vous payez à vos employés si vous êtes patron, une partie de la TVA sur les biens que vous achetez : tout cet argent, vient alimenter le budget des soins de santé, qui sert à rembourser les médicaments, payer les frais des hôpitaux, ou encore les honoraires des médecins.
Ce sont les mutuelles, les hôpitaux, les syndicats, le patronat et le gouvernement qui se mettent d'accord, sur la répartition de cet argent, suivant les propositions des prestataires de soins. Le gouvernement a utilisé son droit de veto pour recaler la proposition, cette année, ce qui est assez rare en général. Le gouvernement, seul, décidera donc de la manière dont l'enveloppe sera dépensée. Au total, il s'agit de 26 milliards 700 millions d'euros.
Pourquoi le gouvernement a-t-il recalé la proposition ?
Officiellement, le gouvernement avant que le budget proposé ne profitait pas assez aux patients, et profitait trop aux hôpitaux, notamment pour mettre en place des réformes. Cet argument n'est pas l'avis des acteurs des soins de santé, comme de l'opposition (Ecolo, PS, PTB).
Ils reprochent à Maggie de Block, la ministre de la santé, d'avoir recalé ce budget, parce qu'on y imposait au secteur pharmaceutique de faire des économies à hauteur de 95 millions d'euros.
Parmi ceux qui ne sont pas d'accord avec cette décision, Eliane Tillieux, députée fédérale socialiste, était l'invitée de Bel RTL à 7h50. "Maggie de Block a fait bcp de cadeaux aux firmes pharmaceutiques tout en faisant des économies sur l'accessibilité des soins", dénonce la députée au micro de Fabrice Grosfilley. "Il était proposé à ce secteur de faire des économies justement parce qu'il y avait un dépassement de son budget. Ce n'est pas aux autres secteurs de faire des économies."
Le gouvernement seul aux commandes
Le fédéral aura ainsi les plein pouvoirs sur le sujet, ce qui pose des questions d'un point de vue démocratique. La chambre ne sera consultée que sur l'enveloppe globale du budget santé, mais pas sur la répartition que le gouvernement choisira. Or, la coalition MR-CD&V-Open VLD est très minoritaire, désormais, au parlement.
Il représente 38 sièges à peine, sur 150 députés. 25% de l'assemblée seulement. Autrement dit : le gouvernement n'est pas soutenu par une majorité parlementaire. En principe, il devrait se contenter d'expédier les affaires courantes, pourtant il continue à prendre des décisions importantes, sans contre-pouvoir.
Par exemple, quand il a choisi seul, cet été, le nom du Belge qui sera commissaire européen : Didier Reynders. Au printemps, quand il a décidé de fermer la porte à toute révision de la constitution, contrairement à la position du parlement. Et dernièrement, donc : il vient d'utiliser son droit de veto, pour décider seul de la répartition du budget des soins de santé, sans légitimité démocratique.
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