Le gouvernement fédéral s'est accordé sur une stratégie énergétique, ont annoncé ce vendredi le Premier ministre, Charles Michel, et la ministre de l'Energie, Marie-Christine Marghem, à l'issue du comité ministériel restreint. Il ne remet pas en cause la sortie du nucléaire en 2025, une échéance établie dans une loi de 2003, confirmée en 2015. Un projet de loi permettant des capacités de production nouvelles a également été annoncé. De nouvelles zones seront déterminées pour construire des parcs éoliens.
Cette stratégie fédérale de sortie du nucléaire est l'un des piliers du Pacte énergétique qui doit unir le fédéral et les trois Régions, et qui a déjà reçu le feu vert de la Wallonie et de Bruxelles. La mise en oeuvre de la stratégie doit répondre à quatre critères: la sécurité de l'approvisionnement énergétique, le respect des accords de Paris sur le climat, le maintien d'un prix abordable pour les ménages et les entreprises et, enfin, la sécurité des installations. Un comité de monitoring sera mis en place pour vérifier le respect de ces quatre critères. Il formulera chaque année des recommandations aux différents gouvernements.
La N-VA calait sur l'échéance de sortie du nucléaire en 2025, qu'elle ne juge pas tenable mais elle était isolée politiquement. "J'espère que le trajet qui a été fixé pourra être réalisé. Nous examinerons cela année après année et s'il le faut, il y aura des mécanismes de correction. Le maintien de centrales nucléaires peut être une solution, mais cela doit être étudié au moment où le problème se pose", a expliqué le vice-Premier ministre N-VA, Jan Jambon, en marge de la conférence de presse.
Tout le monde attend maintenant la décision de la Flandre sur le Pacte énergétique. Mme Marghem (MR) a informé son homologue Bart Tommelein (Open Vld) de la stratégie retenue par le gouvernement fédéral.
Les organisations patronales accueillent la stratégie énergétique avec prudence
Les organisations patronales accueillent la stratégie énergétique approuvée par le gouvernement fédéral avec prudence. "Il était important de déminer ce dossier sur le plan politique, ce qui vient d'être fait. Nous allons analyser soigneusement les détails de cet accord", ont commenté la FEB, l'UWE, BECI et le VOKA dans un communiqué commun. "Une chose est claire : nous n'accepterons pas que la sécurité d'approvisionnement ou le prix de l'énergie pour notre tissu économique soient mis à mal", ont-elles affirmé.
Pensions et métiers pénibles
Le gouvernement fédéral a également donné mandat au ministre des Pensions, Daniel Bacquelaine (MR), d'ouvrir la concertation sociale pour établir la liste des fonctions pénibles. Il a approuvé les critères de pénibilité et les coefficients qui seront appliqués à la carrière de manière à permettre de partir plus tôt à la retraite ou d'augmenter la pension. Le ministre est chargé de faire rapport régulièrement au gouvernement.
Jusqu'à présent, ce dossier bloquait depuis plusieurs semaines sur les modalités de prise en compte des critères de pénibilité. Il semble donc que Daniel Bacquelaine soit parvenu à convaincre ses collègues du gouvernement (principalement la NV-A et l'Open Vld, qui jugeaient le ministre trop large avec certaines professions) sur la définition d'un métier "pénible" et les régimes d'exemption et d'allègement à la règle de la pension à 67 ans.
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