Le Grand Baromètre RTL INFO - Le Soir dévoilé ce vendredi montre une domination du Vlaams Belang, parti d'extrême droite, en Flandre. D'après le sondage, le PTB, parti d'extrême gauche, continue de gagner des points dans les trois régions du pays. Comment expliquer que ces partis plus extrêmes profitent, à ce point, de la crise politique? Voici quelques pistes.
Des partis qui n'escomptent pas gouverner peuvent continuer à tenir un discours très musclé
En cas de crise politique comme celle que nous connaissons aujourd'hui en Belgique, les partis politiques traditionnels gardent généralement un discours convenu et modéré. Un discours qui n'est pas toujours clair ou attirant.
Pour les partis plus extrêmes, c'est tout l'inverse. "Des partis qui n'escomptent pas gouverner, soit parce qu'on ne le veut pas, soit parce qu'ils ne le veulent pas, peuvent continuer à tenir un discours très clair, très musclé sur leurs thématiques", commente Pascal Delwit, politologue à l'Université Libre de Bruxelles (ULB).
"Le Vlaams Belang et le PTB étaient les grands gagnants de l'élection. Depuis, on a vu que tous les autres partis sont dans des crises d'identité et de leadership, et qu'il est très difficile de dépasser les intérêts partisans pour former un gouvernement fédéral", réagit Dave Sinardet, politologue.
Plus fréquentables?
Depuis les élections de mai, le Vlaams Belang est régulièrement au cœur du débat, de l'actualité et de la réflexion. Certains gestes symboliques l'auraient même rendu plus fréquentable. "En premier, la réception du Vlaams Belang par le Palais, par le Roi Philippe. En deuxième, pour la constitution de l'accord de gouvernement communautaire flamand, il a été reçu à plusieurs reprises et qu'on a évoqué tout à fait sérieusement sa participation. Sa participation comme parti à part entière, ou sa participation de l'extérieur", indique Pascal Delwit.
Forte présence sur les réseaux sociaux
Autre explication possible du succès: les partis d'extrême sont omniprésents sur les réseaux sociaux. Le Vlaams Belang aurait par exemple investi près de 800.000 euros en sept mois à peine. Une bonne partie de leurs électeurs sont jeunes et ils visent la tranche d'âge 18-29 ans. "C'est sans doute parmi les meilleurs partis sur le ciblage des électeurs et l'utilisation la plus efficace des réseaux sociaux. Cela dit, quel que soit le canal de communication, il doit toujours s'articuler avec une situation tangible, concrète et matérielle", précise le politologue Pascal Delwit.
Profiter du ras-le-bol?
Le ras-le-bol d'une partie de la population face aux politiques peut aussi être une autre explication de la montée des extrêmes. "On peut se demander si c'est vraiment nécessaire pour le Vlaams Belang ou le PTB de mener campagne et d'être visible. Est-ce que ce n'est pas suffisant avec tous les autres partis qui sont empêtrés dans la situation qu'on connaît actuellement?", lance Dave Sinardet à ce sujet.
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