La première participation du PTB/PVDA dans une majorité communale en Belgique, à Zelzate (Flandre orientale), offre au parti la possibilité de découvrir l'exercice du pouvoir tout en contrant les critiques sur sa réelle envie de prendre ses responsabilités, analyse samedi Pascal Delwit, politologue à l'ULB. Le contexte politique de la commune de 12.000 habitants permettra également au PTB de gouverner sans trop de pression, ajoute-t-il.
Samedi, le sp.a et le PTB/PVDA ont annoncé la conclusion d'un accord de majorité à Zelzate. Le nouveau collège échevinal, qui compte deux sièges de moins que l'actuel, sera composé de deux socialistes et de deux membres du parti radical de gauche. Selon Pascal Delwit, la perspective de participer à la coalition au pouvoir dans la commune de Flandre orientale est intéressante notamment parce que le rapport de force est assez équilibré. Le PTB avait recueilli 22,8% des voix lors des élections du 14 octobre, contre 24,9% pour le sp.a. "Le parti monte d'un échelon, il peut faire son expérience dans une commune qui ne figure pas parmi les plus importantes du pays", poursuit-il.
Le contexte politique à Zelzate n'entrainera pas d'attentes surdimensionnées, analyse encore le politologue. "Au Nord du pays, la gauche est culturellement minoritaire. Les attentes auraient été bien plus fortes dans le bassin industriel wallon par exemple, notamment avec la pression des organisations syndicales."
Après le scrutin et la percée électorale du PTB, le parti a négocié dans plusieurs communes wallonnes et à Molenbeek-Saint-Jean pour intégrer la nouvelle majorité, sans jamais signer d'accord politique. Sa participation à Zelzate lui permettra donc d'atténuer les critiques formulées sur sa réelle envie de prendre ses responsabilités, d'après Pascal Delwit. "D'un point de vue communicationnel, ils peuvent dire: 'Nous n'avons pas de problème dans notre rapport avec le pouvoir'."
Cette expérience sera toutefois trop brève pour faire ses preuves d'ici les élections de 2019 mais pourra avoir une influence à l'horizon 2024, lors des prochaines élections communales, selon sa réussite ou son échec, conclut le politologue.
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