Le PTB a demandé mardi l'audition en urgence, encore cette semaine, du secrétaire d'État bruxellois, Pascal Smet, à propos des relations qu'il a entretenues avec un lobbyiste de la multinationale Uber.
Le socialiste bruxellois a été ministre de la Mobilité dans gouvernement régional de 2014 à 2019. Dans ce cadre, il lui revenait d'élaborer un cadre légal pour les nouveaux services de transport, dont la plateforme Uber.
Selon les documents analysés par "Le Soir", "De Tijd" et "Knack", M. Smet a été très régulièrement en contact avec Marc MacGann, qu'il connaissait déjà. Ce dernier, qui n'est autre que le lanceur d'alerte par qui l'affaire a démarré ce week-end dans les médias, a vu à l'époque en M. Smet un "allié".
Une dizaine de contacts ont eu lieu entre Uber et le cabinet du ministre, d'après les mails consultés par les trois médias. Uber aurait reçu les grandes lignes du projet de réforme avant qu'il ne soit rendu public. Et quand le projet de plan du ministre a fuité dans la presse, le cabinet aurait donné des consignes à Uber sur la position à adopter dans les médias. Il est même question d'un "gentleman's agreement" entre l'un et l'autre.
Uber aurait également été informé du fait que les contrôles qui seraient menés sur ses chauffeurs ne porteraient que sur des questions d'assurance et de sécurité. "Des relations "confidentielles", des projets d'accord et de loi transmis en avant-première, des communiqués de presse concertés, avec le cabinet du ministre qui aurait été jusqu'à corriger un communiqué de la multinationale ... c'est incroyable ! Nous découvrons chaque jour de plus en plus la stratégie de la multinationale pour s'imposer dans les grandes villes. Bruxelles est considérée comme stratégique à leurs yeux, et il semble que la relation avec l'ex-ministre de la Mobilité socialiste Pascal Smet (Vooruit) était essentielle pour eux", a souligné la cheffe de groupe du PTB à la Chambre, Françoise De Smedt.
Selon les communistes, M. Smet, aujourd'hui secrétaire d'État à l'Urbanisme, doit répondre des faits relatés dans la presse. "Un ministre est là pour défendre l'intérêt général et non se prendre pour un lobbyiste d'une multinationale américaine qui s'impose sur les marchés pour détricoter le droit du travail", a dit Mme De Smedt.
Un autre homme politique est cité pour avoir entretenu des contacts étroits avec Uber, le bourgmestre d'Uccle, Boris Dilliès (MR), qui siégeait à l'époque au parlement bruxellois.
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