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Les élections, c'était il y a un an: les partis recommencent à négocier, "un moment de prise de responsabilité" selon le nouveau président de l'Open Vld

Les élections, c'était il y a un an: les partis recommencent à négocier, "un moment de prise de responsabilité" selon le nouveau président de l'Open Vld
(c) Belga
 
 

Les discussions en vue de former un gouvernement fédéral devraient reprendre au mois de juin. Un an après les élections et de longs mois sans parvenir à trouver un terrain d'entente, les partis politiques sont désormais confrontés à l'un des plus grands défis qu'ait connus la Belgique au cours des dernières décennies: la relance d'un pays frappé par le covid-19.

"La crise est très profonde. Après la crise sanitaire va arriver la crise économique. Si ça ce n'est pas une urgence... S'il y a encore un moment pour prendre ses responsabilités, c'est maintenant", a déclaré ce matin sur Bel RTL le nouveau président de l'Open Vld, Egbert Lachaert, élu vendredi au premier tour. Ce nouveau visage de la politique doit rencontrer cette semaine les deux présidents socialistes, Paul Magnette et Conner Rousseau. Les deux hommes ont pris l'initiative de consulter les dix partis qui ont participé jusqu'à présent aux négociations et soutenu l'octroi des pouvoirs spéciaux au gouvernement Wilmès. Ces pouvoirs spéciaux expirent à la fin juin et ne devraient pas être prolongés, sauf regain de la pandémie. Le gouvernement Wilmès a reçu la confiance du parlement et n'est formellement plus en affaires courantes. Rien ne justifie donc, à ce stade, une mission royale.

Les socialistes, première famille politique du pays, ont entrepris de rencontrer de manière informelle leurs homologues du MR, de l'Open Vld, d'Ecolo et de Groen, de la N-VA, du CD&V, du cdH et de DéFI. Les entretiens ont eu lieu, uniquement sous une forme bilatérale jusqu'à présent. Les discussions vont se poursuivre. Sous quelle forme? A ce stade, rien n'est encore décidé.

Lorsqu'elle a reçu la confiance du parlement à la mi-mars, la Première ministre a annoncé qu'elle poserait à nouveau la question de la confiance six mois plus tard, soit en septembre. A moins que celle-ci soit anticipée, les partis ont quatre mois pour trouver un terrain d'entente sans qu'il soit question, toujours à ce stade, de désigner un chargé de mission royale.

La tâche ne sera toutefois pas plus facile qu'avant la crise du coronavirus. Les divergences demeurent entières et un fossé profond sépare toujours les deux premiers partis du pays: le PS et la N-VA. Quant à l'option d'un gouvernement sans la N-VA, elle implique toujours de convaincre le CD&V, qui ne veut pas d'un gouvernement minoritaire en Flandre, et d'être soutenue par le nouveau président de l'Open Vld, Egbert Lachaert, qui s'était montré critique à l'égard de la mission d'information de M. Magnette à la fin de l'année passée.

Certains n'excluent pas un retour aux urnes, une hypothèse déjà sérieusement avancée avant la crise sanitaire. A leurs yeux, le rapport de forces né du 26 mai est obsolète face aux décisions qui devront être prises pour redresser le pays, aussi bien pour relancer l'économie que pour assumer les conséquences sociales de la crise et assainir les finances publiques. Le scénario est toutefois risqué. L'organisation d'élections alors que la pandémie n'est pas jugulée pourrait se muer en casse-tête sanitaire. Et, au nord du pays, plane le spectre du Vlaams Belang dont une nouvelle victoire serait synonyme de chaos plus grand encore.

Le gouvernement Wilmès pourrait-il poursuivre sa tâche en restant minoritaire et en étant soutenu par des majorités diverses en fonction des projets à mettre en oeuvre? L'intéressée n'en veut pas. Elle a plaidé à plusieurs reprises pour un gouvernement de plein exercice, disposant d'une majorité parlementaire. Les libéraux redoutent entre autres l'accumulation de propositions visant à dépenser toujours plus alors que le gouvernement se cantonnerait au mauvais rôle de celui qui doit éviter le dérapage complet des finances publiques. Tôt ou tard, sonnera aussi l'heure des comptes et des bilans. Au fur et à mesure que se réduit l'urgence sanitaire, des voix se font entendre clairement ou à demi-mots pour réclamer une commission d'enquête parlementaire sur la gestion de la crise du coronavirus, ou à tout le moins une commission spéciale.


 

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