Que ce soit dans les journaux flamands, francophones, ou sur les plateaux télé... La N-VA s'exprime tous azimuts ce week-end à propos de son éviction du gouvernement Michel et de la crise politique que traverse le pays.
Le président de la N-VA, Bart De Wever, se déclare favorable à des élections législatives anticipées afin de ne pas rendre le pays ingouvernable durant des mois, dans une interview à paraître samedi dans le journal 'De Tijd'. Il a toutefois e relativisé son propos vendredi soir sur le plateau de la chaîne de télévision privée VTM. "Une demi-année d'arrêt complet et ce feuilleton au parlement qui ne peut qu'alimenter l'anti-politique, ce n'est démocratiquement pas la meilleure solution. Il faut écouter le peuple. Et je ne pense pas que le peuple veut voir cela pendant des mois", explique le président des nationalistes flamands, une semaine après la démission des ministres N-VA de l'équipe fédérale.
"Je ne suis pas partisan d'élections anticipées (...) mais si ce gouvernement (minoritaire) veut mener une (autre) politique en terme de migration, il ne faut pas venir me demander quoi que ce soit", a déclaré Bart De Wever lors de l'émission "De afspraak op vrijdag" de VTM.
Il a ainsi placé le Premier ministre devant un choix: "ou les partis Marrakech ou la N-VA". Mais il faudra dans ce cas écouter les souhaits du parti nationaliste, a-t-il précisé.
Le président du parti nationaliste a ainsi jugé "impardonnable" que la nouvelle ministre de l'Asile et de la Migration, Maggie De Block (Open Vld), ait supprimé le quota limitant quotidiennement le nombre de candidats à l'asile en Belgique accueillis au centre d'accueil du Petit-Château, le long du canal à Bruxelles et ait renoncé à une campagne de dissuasion sur internet. Cette sorte de politique "Marrakech" ou "de frontières ouvertes" doit cesser, a-t-il insisté.
Plus d'influence "que si j'avais plié sous le poids de cette coalition Marrakech"
Bart De Wever s'adresse aussi aux milieux des affaires, qui a reproché à la N-VA d'avoir "débranché la prise" alors qu'il restait du travail à réaliser sur le plan socio-économique avant les élections, toujours en principe fixées au 26 mai, tout comme des régionales et des européennes. "Je pense que je peux maintenant avoir plus d'influence qui si j'étais resté (au sein de la majorité gouvernementale) et si j'avais plié sous le poids de cette coalition Marrakech pour être écrasé", a ajouté le président de la N-VA et bourgmestre d'Anvers.
Il ne cache pas non plus que cette crise a laissé des traces. "La façon dont les anciens partenaires de la coalition nous ont poussés m'a impressionné. Le discours du Premier ministre sur le mauvais côté de l'histoire a également causé des blessures. Mais bon, la question est désormais: comment retrouver la route de la gouvernance du pays ou éventuellement une autre solution? ", se demande Bart De Wever. "Cela apparaîtra dans les jours à venir", a-t-il encore souligné.
"Charles Michel sera notre marionnette"
Dans La Libre et la DH, Jan Jambon affirme lui clairement que le soutien de la N-VA au gouvernement désormais minoritaire MR-CD&V-Open Vld aura un prix: "Si on reste dans cette situation, si (Charles Michel) veut absolument avoir notre soutien au Parlement pour son gouvernement minoritaire, alors il deviendra la marionnette de la N-VA. Dans l'opposition, les compromis ne nous intéressent plus: nous voulons réaliser notre programme à 100%. S'il négocie un soutien avec la N-VA, il sera notre marionnette. Mais s'il négocie un soutien avec le PS, il sera alors la marionnette du PS."
Le nationaliste revient aussi sur les propos de Theo Francken, ex-secrétaire d'Etat N-VA à l'Asile et à la Migration, qui avait affirmé dans la presse conditionner une sortie du pacte de l'Onu sur les migrations à un retour dans une coalition avec le MR. "Je comprends ce qu'il veut dire mais affirmer cela aujourd'hui est prématuré. On ne fera pas du Pacte l'enjeu majeur de négociations gouvernementales", dit Jan Jambon.
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