(Belga) Quelque 250 responsables de pouvoirs locaux wallons ont participé lundi à un colloque sur la pauvreté infantile à Namur. L'événement était organisé par la Fondation Roi Baudoin et la Fédération des CPAS de l'Union des Villes et des Communes de Wallonie (UVCW). Il a notamment permis d'échanger sur les bonnes pratiques à mettre en place au niveau local pour venir en aide aux enfants en difficulté.
Les participants étaient essentiellement des présidents et travailleurs de CPAS. Des bourgmestres, échevins et conseillers communaux avaient aussi répondu présents. Durant toute la journée, ils ont été sensibilisés à la pauvreté infantile par des experts. Ils ont aussi pu établir ensemble des actions à envisager sur le plan local à travers dix leviers: l'accueil de la petite enfance, l'enseignement, l'accueil extrascolaire, le soutien à la parentalité, la santé, le logement et l'énergie, l'emploi, les revenus, l'universalité de l'accès aux droits et services, ainsi que la participation des enfants à la vie en société. "L'enseignement et l'extrascolaire ont particulièrement été au centre des conversations", a expliqué Françoise Pissart, directrice et responsable du programme de lutte contre la pauvreté infantile à la Fondation Roi Baudouin. "La gratuité de la scolarité est vraiment un élément central pour permettre aux enfants issus de familles en difficulté de mieux s'épanouir. De nombreux projets ont été présentés, afin que l'assemblée puisse s'en inspirer." "A Charleroi, la gratuité de l'accueil avant et après l'école est assurée depuis 2016. A Hannut, le CPAS approvisionne les écoles en fruits et légumes produits par des entreprises locales de travail adapté, de manière à proposer des repas sains et équilibrés à bas prix. Des communes ont aussi développé le concept du 'Bébé Bus', une crèche itinérante à prix démocratique", a-t-elle ajouté. "Toutes ces idées ont apporté de bons résultats sur le terrain. Il faudrait maintenant voir ces bonnes pratiques répandues ailleurs, et c'est bien le but de ce colloque." Le taux de pauvreté infantile en Belgique est l'un des plus élevés d'Europe: 25% en Wallonie, 40% à Bruxelles et 15% en Flandre. Pour les enfants concernés, les répercussions sont nombreuses, que ce soit sur le plan scolaire, intellectuel, culturel ou social. Par ailleurs, il faut en moyenne cinq générations pour sortir de la pauvreté, selon un rapport de l'OCDE. "Outre les leviers communaux, il faut donc que les régions, la Fédération Wallonie-Bruxelles et le gouvernement fédéral mobilisent plus de moyens financiers et humains pour lutter contre ce phénomène. Cela devrait même être une priorité", a conclu Françoise Pissart. (Belga)
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