Le ministre-président wallon Paul Magnette était invité du RTLinfo 19h pour commenter l'annonce choc de Benoît Lutgen, qui a rompu hier l'accord de gouvernement avec le PS. Vingt-quatre heures après ce séisme politique, il dénonce la "trahison" du cdH.
"Une trahison comme celle-là, c'est vraiment un phénomène sans précédent dans la vie politique belge. C'est très grave parce que les citoyens ont déjà beaucoup moins confiance en la politique. Cela risque de jeter encore un peu plus le discrédit. En plus, cela déstabilise les institutions en Wallonie et à Bruxelles. Cela fait le jeu des Flamands, et je trouve vraiment l'attitude du cdH irresponsable", a indiqué Paul Magnette interviewé par Hakima Darhmouch.
Le cdH réticent à de nombreuses mesures
Le ministre-président wallon a également fait part de sa "surprise" au moment de l'annonce de Benoît Lutgen, insistant sur le fait qu'au gouvernement wallon, il avait "toujours travaillé de manière constructive avec Maxime Prévost, et on a pu trouver des accords sur de nombreux dossiers. Cela a toujours été un peu plus compliqué avec le président du cdH, qui s'est toujours un peu considéré comme le 9e membre du gouvernement wallon", a ajouté Paul Magnette. "Quand j'ai voulu imposer la transparence, le président du cdH était très réticent. Quand j'ai voulu limiter les rémunérations, même chose", a-t-il précisé.
Une alliance possible avec le MR ?
Paul Magnette se demande aussi comment le cdH conciliera une éventuelle alliance avec le MR avec ses critiques contre la politique du gouvernement fédéral ou son attitude dans le dossier du CETA (traité de libre-échange entre l'Union européenne et le Canada). Quant aux majorités communales, le bourgmestre en titre de Charleroi assure qu'il ne sera pas revanchard. "Il y a déjà assez d'instabilité politique créée par le cdH".
Di Rupo reste l'homme de la situation
Pour Paul Magnette, "le premier qui s'amuse de tout ce désordre en Wallonie et à Bruxelles, c'est Bart De Wever", le président de la N-VA dont Benoît Lutgen a toujours assuré qu'il ne serait jamais l'allié.
Le chef du gouvernement wallon assure par ailleurs que le président du PS Elio Di Rupo reste "plus que jamais" l'homme de la situation au sein du parti. "Je suis à 100% derrière lui pour rénover le PS et, si nous le pouvons, continuer à exercer les responsabilités".
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