Le ministre fédéral de la Santé, Frank Vandenbroucke, a adressé mardi une mise en garde visant aussi bien la population que ses collègues à la veille du comité de concertation consacré à la situation sanitaire. La situation est sérieuse et des mesures sévères devront être prises, a-t-il averti à l'occasion d'une discussion en commission à la Chambre.
Le ministre de la Santé Frank Vandenbroucke a invoqué les chiffres quotidiens de la situation dans les hôpitaux qu'il reçoit tous les midis. Entre lundi à 11h et mardi à 11h, 273 personnes ont été hospitalisées pour cause de covid. Actuellement, 2681 patients sont à l'hôpital, dont 555 en soins intensifs. Qui plus est, 165 lits ne sont plus disponibles par manque de personnel. Les soignants sont mis à rude épreuve depuis le début de la crise sanitaire et une partie d'entre eux manque à l'appel par surmenage, burn out ou tout simplement parce qu'ils ont contracté la maladie. "Ce qui me revient des hôpitaux est très inquiétant. Je veux avertir la population du sérieux de la situation", a déclaré M. Vandenbroucke devant les députés.
Sans le vaccin, nous serions aujourd'hui confrontés à une catastrophe semblable à celle de Bergame en Italie
Mercredi, lors de la réunion du comité de concertation, personne ne pourra éviter de faire des efforts, selon lui: "Partout, il faudra prendre des mesures sévères afin que tout le monde puisse continuer à travailler et que les cours puissent être donnés dans les écoles". Le ministre de la Santé a une nouvelle fois insisté sur l'importance de la vaccination. "Sans le vaccin, nous serions aujourd'hui confrontés à une catastrophe semblable à celle de Bergame en Italie. Le variant delta de la maladie est particulièrement dangereux. Le gens doivent se faire vacciner. Sans vaccin, tout le pays serait fermé", a-t-il souligné.
Le Premier ministre Alexander De Croo et le ministre de l’emploi Pierre-Yves Dermagne ont visité ce mardi la Sonaca, fleuron de l’aéronautique en Belgique. Une entreprise qui a pu conserver l’emploi tout au long de l’épidémie grâce aux mesures du gouvernement. Le Premier ministre s'est montré moins alarmiste que son ministre de la Santé : "On a dépassé la ligne rouge des 500 lits occupés dans les soins intensifs donc on doit intervenir. Mais je suis convaincu qu'on peut intervenir sans devoir fermer des activités."
Il n’y aurait pas de consensus sur la fermeture du monde de la nuit… Par contre, c'est le cas sur l'obligation du télétravail comme l'indique Pierre-Yves Dermagne, ministre du travail et de l’emploi: "Malheureusement, on a vu par le passé que quand le télétravail est simplement recommandé il est très souvent peu ou pas suffisamment mis en application", dit-il. "Je regrette de devoir revenir en comité de concertation avec cette obligation mais malheureusement on voit que, dans notre pays, c'est par cela que le respect des règles passe."
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