Le roi a confié une nouvelle mission aux informateurs en vue de discussions de préformation d'un gouvernement fédéral. Pourtant, le communautaire a été largement débattu ces derniers jours. PS et N-VA refuseraient de se parler. La raison: le confédéralisme. Face à ce potentiel blocage entre deux partis importants, les informateurs ont-ils pensé à jeter l'éponge? Avec une brève intervention en français, Johan Vande Lanotte a tenu à mettre les choses au point.
Ce lundi, le roi a demandé aux informateurs Didier Reynders et Johan Vande Lanotte de préparer "une note pouvant servir de base aux futures discussions de préformation". Il semble donc que la situation progresse légèrement au niveau fédéral.
Pourtant, depuis plusieurs jours, le communautaire est revenu sur la table. Un sujet qui ne figurait cependant pas dans les priorités mises en avant par les informateurs. Mais dans la semaine qui s'est écoulée, la N-VA a redit qu'elle ne discuterait avec le PS que pour appliquer le confédéralisme. De son côté, le PS a redit que si c'est pour discuter confédéralisme, elle ne parlerait pas à la N-VA.
"PS et N-VA sont têtus. Les plus grands partis ne veulent toujours pas discuter ensemble", a résumé Antonio Solimando, notre spécialiste politique à RTL INFO. Autant d'éléments inquiétants pour le pays…
Alors, les informateurs ont-ils pensé à abandonner leur mission face à cette bouderie entre N-VA et PS? Notre journaliste Loïc Parmentier, qui couvrait la conférence de presse des informateurs ce lundi, leur a directement posé la question.
Après l'intervention de Didier Reynders (que vous trouverez ci-dessous), l'autre informateur royal, Johan Vande Lanotte, a tenu à faire une mise au point. Pour l'occasion, il s'est adressé aux parterre de journalistes en français: "Faites quand même attention de trop vous braquer sur deux partis. Il y en a huit!", a-t-il prévenu.
Non… on est dans une logique où il y a 8 formations politiques avec lesquelles on continue de débattre
Comme indiqué ci-dessus, voici donc la réponse de Didier Reynders à la question: les informateurs ont-ils pensé à abandonner? "Non. Je crois qu'on est dans une logique où il y a 8 formations politiques, pour le dire simplement, avec lesquelles on continue à débattre. Parce qu'il y a plusieurs possibilités autour de la table. Mais l'objectif, c'est surtout d'arriver à présenter un document à un moment donné, qui peut servir de base aux discussions, aux négociations", a répondu Didier Reynders.
Le libéral a précisé le sens de la mission des informateurs. "Ce qu'on va tenter de faire, c'est mettre dans un document les principaux défis à relever, avec des précisions sur la manière d'y arriver, pour voir si la volonté existe clairement de démarrer une négociation. Après, la négociation devra suivre son cours. Donc le document ne vise pas à demander un accord sur tout ce qui se trouve en son sein. Ce sera vraiment de dire: 'Voilà les principaux thèmes, les orientations qui sont possibles, est-ce que sur cette base-là vous avez la volonté de démarrer une discussion?'. Ce sera à ce moment-là qu'on verra quelles sont les formations politiques qui ont cette volonté", a précisé Didier Reynders. "Et il ne faut pas se tromper: pour entrer en négociation, c'est la volonté politique des formations qui sera déterminante".
Les lignes ont-elles cependant bougé au PS et à la N-VA? "On a surtout senti des lignes bouger à travers un peu toutes les formations politiques. C'est d'ailleurs pour ça qu'on a souhaité rester en contact, non seulement avec les formations politiques, mais aussi avec les responsables qui négocient l'éventuelle mise en place de gouvernement régionaux. On voit bien qu'il y a eu, c'est le moins qu'on puisse dire, des évolutions dans la manière de mener ces négociations. On en tient compte dans l'analyse que nous faisons au niveau fédéral. C'est lorsque nous aurons présenté une note qu'on verra si des lignes, quelles qu'elles soient, ont réellement bougé", a réagi Didier Reynders.
C'est après cette réponse que Johan Vande Lanotte a fait sa brève intervention.
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