Dans quelques jours, vous devrez vous rendre dans l’isoloir pour voter. Comme tous les six ans, les élections communales et provinciales sont organisées dans notre pays. Le but ? Désigner vos représentants au niveau local.
A l’occasion de ce scrutin, vous êtes plusieurs à nous poser des questions pratiques via notre bouton orange Alertez-nous.
Notre spécialiste Pascal Delwit, politologue de l’ULB, répond à chacune d’entre elles de façon claire et précise.
Voici la question du jour:
"La case de tête a perdu son effet dévolutif. Euh, ça veut dire quoi?"
La réponse de Pascal Delwit:
La case de tête est la case tout au-dessus d'une liste (ou un parti). Lorsque l'électeur coche cette case, il vote pour la liste en général et pas pour un ou plusieurs candidats en particulier. S'il voulait voter pour des candidats en particulier, il cocherait les cases en face de ces candidats.
Jusqu'à présent, une partie des votes en case de tête était reportée sur les candidats dans l'ordre de la liste. On parle d'effet dévolutif. Concrètement, le candidat n°1 de la liste recevait autant de votes en case de tête qui lui étaient nécessaires pour atteindre, en plus des voix de préférence déjà reçues, le nombre de voix pour être élu (et décrocher un siège). Ensuite, on passait au deuxième candidat dans l'ordre de la liste et ainsi de suite. Ce système favorisait donc davantage les candidats choisis par la liste (ou le parti) pour être leurs favoris.
Désormais, en Wallonie, on a supprimé cet effet dévolutif. Donc, le citoyen qui vote seulement en case de tête n'intervient plus sur l'élection des candidats (et donc la distribution des sièges) à l'intérieur de la liste. Par exemple, si une liste a gagné 5 sièges, on va regarder quels sont les candidats qui occuperont ces sièges en fonction de leurs voix.
S'il n'y a plus d'effet dévolutif de la case de tête, on va prendre simplement les 5 candidats qui ont recueilli le plus de vote sur leur nom.
Alors, la suppression de l'effet dévolutif peut en apparence constituer un surcroit de démocratie puisque sont élus les personnes pour lesquelles ont le plus voté les citoyens. Mais il y a un petit effet pervers qui réside dans le fait qu'il favorise la course aux voix de préférence qui n'est pas censée être le coeur de l'élection. Le coeur de l'élection devrait être le choix des politiques publiques et des programmes.
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