Le président du PS, Paul Magnette, a appelé lundi chacun des partis impliqués dans la formation du gouvernement fédéral à se montrer constructif. Selon lui, il est toujours possible de trouver une solution à la crise politique avant la rentrée parlementaire de la mi-septembre.
Ce lundi soir, Paul Magnette était l'invité du RTL INFO 19H. Le président du PS a expliqué pourquoi il a remis sa démission au Roi, et a répondu aux différentes questions d'Olivier Schoonejans.
Olivier Schoonejans: PS - N-VA, ça ne fonctionnera pas, c'est définitif ?
Paul Magnette: "On a dû constater qu'on ne pouvait pas aller plus loin. Ce n'était pas évident pour le PS de discuter avec la N-VA. On sait qu'on est très différents sur pratiquement tous les sujets. Mais vu la gravité de la situation et la crise sanitaire qui est toujours là, on a fait l'effort d'aller au-delà d'une série d'obstacles considérables. J'ai pu constater que la N-VA comprenait qu'il fallait des avancées sociales. Pour le PS, c'est ça qui compte. A partir du moment où certains partis pouvaient l'entendre, on aurait pu avancer dans cette direction. On y était presque puisque 5 partis (qui représentaient 70 sièges), étaient prêts à aller de l'avant, mais on n'a pas pu passer l'étape suivante. Les écologistes n'ont pas voulu continuer à discuter et les libéraux ont remis en cause une série d'éléments fondamentaux pour nous. A un moment donné, il a fallu constater que ça ne fonctionnait pas."
Olivier Schoonejans: ce qui a provoqué cette démission c'est que les libéraux et les écolos ont décidé ensemble de refuser votre note... Ils estiment que vous alliez trop loin et de manière trop précipitée vers une nouvelle réforme de l'Etat. Qu'y a-t-il dans cette note? Toujours plus de régionalisation?
Paul Magnette: "Il y avait à peu près rien de ce qu'il y avait dans les journaux. J'ai lu des rumeurs incroyables. Mais je ne passe pas mon temps à démentir des rumeurs qui sont sans fondement. Le constat est que le système belge ne fonctionne pas bien. On l'a vu dans cette crise du coronavirus. Il y a eu de la cacophonie dans les prises de décision. On a eu une communication qui était incompréhensible pour les citoyens tant il y a des superpositions et des divisions de compétences entre le Fédéral et les régions qui ne sont pas claires. Nous sommes demandeurs à l'horizon 2024, qu'il y ait une réforme de l'Etat pour faire en sorte que la Belgique soit plus efficace et fonctionne mieux."
Olivier Schoonejans: le Roi a mis en suspend votre démission avant de consulter les présidents de partis. Il pourrait après quelques jours dire qu'il y a peut-être une ouverture pour quand même négocier sur la base de votre discussion N-VA - PS?
Paul Magnette: "Il est assez classique que quand des chargés de mission présentent leur démission, le Roi suspende cette décision, le temps de procéder à des consultations. On verra ce que disent les 10 présidents de partis qui sont consultés et dans quelle direction, ils pensent qu'une direction peut être trouvée. De notre côté, on restera constructifs. On a tout essayé en proposant différentes formules. A chaque fois, il y a quelqu'un qui trouve que ça ne va pas."
Olivier Schoonejans: la proportion de chance qu'on revote en septembre est plus élevée qu'il y a une semaine?
Paul Magnette: "Je ne pense pas que ça soit une solution. Personne ne va s'opposer à des élections. Que les citoyens se prononcent, je n'ai aucun souci avec ça. Mais on sait aussi qu'à l'automne, avec la probable reprise de l'épidémie, il sera matériellement difficile d'organiser des élections. Si chacun pouvait faire un peu d'effort pour être constructif, je suis sûr qu'il est possible de trouver une solution dans les trois semaines qui viennent, avant la rentrée parlementaire de mi-septembre."
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