(Belga) Les syndicats se sont dits soulagés, mardi, par l'annonce d'un projet d'accord entre le gouvernement fédéral et Lufthansa, à propos du sauvetage de la compagnie Brussels Airlines.
Brussels Airlines pourra compter sur un prêt par l'Etat belge de 290 millions d'euros sur une durée de 6 ans. Lufthansa met quant à elle 170 millions d'euros sur la table. La Belgique a l'assurance que ces fonds resteront au sein de la filiale belge et ne seront pas transférés à Lufthansa ou à d'autres compagnies du groupe allemand. Le gouvernement obtient également une garantie sur les actions de Brussels Airlines détenues par Lufthansa: si la filiale belge n'est pas en mesure de rembourser le prêt et que Lufthansa n'intervient pas, ces actions reviendront à l'Etat fédéral. Le gouvernement peut aussi compter sur deux sièges au sein du conseil d'administration de Brussels Airlines. On ignore pour le moment si le Conseil d'Administration restera composé de cinq membres, aux rangs desquels les Belges Jan Smets et Etienne Davignon, et si de nouveaux membres y feront leur entrée pour remplacer des administrateurs et lesquels. Le projet d'accord prévoit en outre une série d'autres engagements contraignants. La marque Brussels Airlines doit notamment continuer à exister. La compagnie doit en plus continuer à voler avec une licence belge et son siège social doit rester à Bruxelles. Les vols long courriers doivent enfin être développés. Afin de faire respecter ces conditions, un mécanisme d'arbitrage sera mis en place pour la durée du prêt. L'accord souligne "l'importance des préoccupations écologiques". Après la crise du coronavirus, la compagnie devra ainsi poursuivre son développement tout en réduisant son empreinte écologique. Au-delà du comité ministériel restreint, réuni mardi en fin d'après-midi, l'accord doit encore être approuvé par les conseils d'administration de Brussels Airlines et du groupe Lufthansa, par la Commission européenne et le fonds de stabilisation économique allemand. Les négociations ardues en vue de cet accord se sont accélérées au cours des derniers jours. Durant la crise liée à la pandémie de coronavirus, la direction de Brussels Airlines a annoncé un plan de restructuration. Un quart des 4.000 emplois sont menacés. Du côté des syndicats, l'annonce de mardi est perçue avec soulagement. "Nous avons dû l'attendre longtemps. Le personnel voulait aussi y voir clair", a commenté Filip Lemberechts, du syndicat libéral. Celui-ci a souligné que de nombreux membres du personnel ont réfléchi au cours des derniers jours à leur propre avenir. "Resteront-ils dans l'entreprise ou opteront-ils pour un départ volontaire? Ils se posaient aussi des questions sur le plan d'avenir pour la compagnie", a-t-il ajouté. Paul Buekenhout, du syndicat chrétien ACV, a déclaré que "Brussels Airlines est sauvée, bien que je n'ai pas de boule de cristal". Les deux représentants syndicaux ont par ailleurs souligné l'importance du plan de sauvetage pour les autres entreprises implantées à Brussels Airport. (Belga)
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