Choisir une destination pour nos vacances d'été s'apparente de plus en plus à un casse-tête. Le comité de concertation est parvenu à un accord ce mercredi. Les pays (voire régions) étrangers seront classés par couleurs : rouge, orange et vert. Et de ces couleurs, dépendront les conditions du retour de vacances.
Alors que le Parlement flamand a approuvé mercredi la base décrétale pour imposer une quarantaine aux voyageurs revenant d'une zone à risque (Les amendes vont de 26 à 500 euros à multiplier à chaque fois, selon les majorations, par 8), du côté wallon et bruxellois, cela n’a pas encore été légiféré.
Alain Maron, ministre bruxellois de la santé était l’invité politique de la rédaction ce matin. Il répondait aux questions de notre journaliste politique Fabrice Grosfilley.
Le premier message que le ministre bruxellois a tenu à faire passer est qu'il conseille aux Belges de ne pas se rendre dans les zones à risques, soit celles oranges et rouges. "Changez vos plans de vacances, vous pouvez aller dans des zones où vous ne prenez pas plus de risques".
Fabrice Grosfilley : Mais on peut se retrouver à son insu dans une zone où il y a un reconfinement ordonné?
Alain Maron: Cela concernera sans doute peu de monde, puisque cela ne concernera que les zones rouges où il y a des quarantaines. Les zones rouges sont déterminées par les Affaires Etrangères et Sciensano, sur base de la circulation du virus et du taux d’infection par 100.000 habitants.
Fabrice Grosfilley : Il va falloir légiférer. C’est une compétence partagée notamment par les régions. À Bruxelles, il faut une ordonnance. Il faudra la faire voter par les parlementaires. Ce sera avant le 17 juillet ?
Alain Maron: Tout est mis en place pour que ce soit voté dans une semaine au parlement. Ce qui est une course de vitesse pour y arriver. Je voudrais dire aussi que c’est un peu absurde que les Régions doivent s’occuper de cela. Dans le cas d’une pandémie mondiale, les mesures que l’on met en place doivent être les mêmes dans toutes les régions. On ne va pas mettre des mesures en place différentes en Wallonie, en Flandre et à Bruxelles et en communauté germanophone. Cela n’a aucun sens et donc cette compétence devrait être excercée ou en tous les cas de manière fortement coordonnée par le fédéral.
Fabrice Grosfilley: Ce n’est pas logique la manière dont on travaille aujourd’hui ?
Alain Maron: Non absolument pas. Je ne dis pas qu’on doit nationaliser ou "refédéraliser" les soins de santé et faire un grand ramdam avec une 7ème réforme de l’Etat. Non. Mais quand il y a une épidémie mondiale, que l’OMS dit que c’est une pandémie mondiale, en Belgique, le fédéral doit davantage et mieux coordonner et remonter les choses et un certain nombre de décisions doivent remonter et ne doivent pas dépendre des ministres régionaux. La décision de mettre en quarantaine, telle ou telle zone, les amendes… Cela n’a aucun sens que ce soit différent d’une région à l’autre. Mais on va prendre nos responsabilités . Je ne suis pas du tout en train de me défiler.
Fabrice Grosfilley: Au niveau des sanctions, en Flandre, on annonce 4.000 euros d’amende et jusqu’à 6 mois de prison pour ceux qui ne respecteraient pas cette fameuse quatorzaine. Ce sont les mêmes peines en Wallonie et à Bruxelles ?
Alain Maron: Pas nécessairement. Il existe déjà un cadre réglementaire.
Fabrice Grosfilley : On aura des vitesses différentes suivant les régions ?
Alain Maron: Parce qu’il existe déjà des choses, que la région bruxelloise peut déjà imposer des quarantaines à la maison pour d’autres maladies comme la tuberculose, avec des sanctions à la clé. On va s’accrocher à ce texte là pour les cas Covid et les personnes qui reviennent des zones rouges.
Fabrice Grosfilley : On ne peut pas encore dire le montant des amendes ?
Alain Maron: Non, mais ce sera le même ordre de grandeur dans les différentes entités.
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