(Belga) Un "stop and go" en matière d'assainissement budgétaire, qui consiste à fournir un effort budgétaire important un année puis à relâcher la bride l'année suivante, risque de finir par lasser le citoyen alors qu'un retour à un équilibre structurel est crucial, avertit le gouverneur de la Banque national de Belgique (BNB) dans le cadre de la publication du rapport annuel de l'institution.
Ce "stop and go" donne l'impression que l'on assainit depuis 10 ans alors, qu'en fait, ce n'est pas le cas tous les ans, souligne en substance Pierre Wunsch, en prenant l'exemple des Pays-Bas. Nos voisins ont en effet assaini leurs finances publiques plus rapidement et plus fortement, ce qui a dans un premier temps pesé sur l'économie mais le pays jouit désormais de taux de croissance presque deux fois supérieurs à ceux que connaît la Belgique. "Mener une politique budgétaire claire qui amène des résultats peut permettre à terme de relever la confiance des ménages", juge le gouverneur de la BNB. Pierre Wunsch rappelle combien il est essentiel de retrouver à terme l'équilibre budgétaire, afin d'avoir de la marge de manœuvre en cas de nouvelle récession économique, en raison du niveau élevé de la dette publique, pour faire face au vieillissement de la population et parce qu'en tant que membre de la zone euro, la Belgique "a des règles à respecter". Quoi qu'il en soit, le prochain gouvernement n'aura pas beaucoup de marge pour d'éventuelles baisses d'impôts supplémentaires, souligne-t-on. "Une partie de la marge a déjà été mangée par le tax-shift." Après une année 2017 d'assainissement des finances publiques, l'effort ne s'est pas poursuivi en 2018, note la BNB. Le déficit public est estimé à 0,7% du PIB en 2018, après -0,9% en 2017 et -2,3% en 2016. Mais le solde de financement (déficit) structurel est lui passé de -1,3% en 2017 à -1,5% du PIB en 2018. Si les recettes ont augmenté à 51,6% du PIB l'an dernier, essentiellement grâce à la hausse des paiements anticipés dans le cadre de l'impôt des sociétés, les dépenses primaires ont suivi la même tendance, à 50% du PIB, en raison notamment des élections communales. "Les dépenses augmentent plus vite que le PIB. Si c'est juste une année, ce n'est pas trop grave mais si c'était une nouvelle tendance, ce serait problématique", estime Pierre Wunsch. Quant à la dette publique belge, elle a reflué en 2018 mais "lentement" et son niveau "demeure élevé". A 102% du PIB, contre 103,4% en 2017, elle reste largement supérieure à la moyenne de la zone euro et, pire, "l'écart avec la moyenne européenne augmente à nouveau", note la BNB. (Belga)
Vos commentaires