La confiance est rompue entre la patronne de la SNCB et le ministre fédéral de la mobilité, Georges Gilkinet (ECOLO). Il s'est défendu sur le dossier hier à la Chambre. Le ministre désapprouve la fermeture de 44 guichets SNCB et demande à la société des chemins de fer de modifier sa décision. Mais selon Sophie Dutordoir, la dirigeante de la SNCB, le ministre connaissait cette décision à l'avance.
Cette divergence a fait l'objet d'interrogations hier à la Chambre, parfois au sein même de la majorité. Du côté du PS, notamment, qui demande des éclaircissements. "Étiez-vous au courant et qu'avez-vous fait pour l'empêcher ?", demande Mélissa Hannut, députée socialiste.
Au MR, aussi, les élus s'interrogent. Cette situation est "grave" pour Emmanuel Burton.
Les écologistes, eux, sont irrités. Ils n'ont pas manqué de relever l'ironie : socialistes et réformateurs critiquent, mais ils sont dans le conseil d'administration de la SNCB, et ne se sont pas opposés à la fermeture des guichets. Le ministre de la mobilité, Georges Gilkinet, avait lui aussi un commissaire du gouvernement, présent lors des réunions avec la SNCB. Pourtant, il n'a pas introduit de recours à cette décision.
Georges Gilkinet demande désormais à l'entreprise de faire marche arrière. La patronne de la SNCB refuse, et parle d'une rupture de confiance avec le ministre. Un conseil d'administration extraordinaire a été convoqué pour mardi prochain.
Georges Gilkinet répond aux critiques
Lors de la séance de questions/réponses à la chambre, le ministre a eu l'occasion de d'expliquer longuement. "Quand la SNCB m'a annoncé son intention de fermer 44 guichets, un plan préparé dans le courant de la précédente législature, j'ai émis mes réserves", a répondu Georges Gilkinet. "Formellement, ce point a été inscrit au CA fin novembre. L'ensemble des administrateurs - le CA de la SNCB ne compte aucun administrateur Ecolo -, y compris les représentants des partis qui m'interrogent, ont soutenu la décision. L'ancienne commissaire du gouvernement n'a pas introduit de recours et le pv a été approuvé à l'unanimité. Voilà les faits."
Le ministre a indiqué qu'il n'a pas pu "se satisfaire de la situation", par la suite. "J'ai demandé par courrier au CA de revoir fondamentalement la décision sur quatre points: revoir la liste des gares où des guichets seraient fermés ; instaurer un moratoire par rapport à toute fermeture d'un lieu qui n'aurait pas fait l'objet d'une convention d'occupation commune ; garantir une salle d'attente couverte et chauffée, une heure avant le premier train jusque une heure après le dernier train ; et entreprendre des mesures concrètes contre la fracture numérique."
George Gilkinet admet : "Oui, la situation est difficile et les prochaines discussions avec la SNCB risquent d'être houleuses." Le ministre a dès lors appelé les partis siégeant au CA de la SNCB à le soutenir dans cette démarche.
Elio Di Rupo : "J'espère qu'il y aura une attitude plus sereine"
Invité à 7h50 sur BEL RTL, Elio Di Rupo a répondu aux questions de notre journaliste Fabrice Grosfilley. Le ministre président wallon appelle au calme. "Il y a un nouveau conseil d'administration mardi prochain, j'espère qu'il y aura une attitude plus sereine, et qu'on va évoluer vers une décision qui tienne compte des autorités locales."
Quant à savoir si Georges Gilkinet a menti ou non, Elio Di Rupo ne souhaite pas "entrer dans cette discussion". "Je souhaite seulement que la sérénité revienne."
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