Le Premier ministre, Alexander De Croo, a appelé dimanche à la sérénité dans le débat sur la sortie du nucléaire. "Il faut sortir de l'intox politique et en revenir aux faits", a-t-il déclaré, interrogé dans l'émission "C'est pas tous les jours dimanche", alors que la N-VA a proposé de former une majorité de rechange pour changer la loi.
Engie-Electrabel a relancé le débat sur ce thème en annonçant qu'elle renonçait à ses investissements dans le nucléaire au vu de l'accord de gouvernement, qui confirme la sortie du nucléaire en 2025, et diverses déclarations politiques dans ce sens. L'annonce a été précisée: l'entreprise travaille sur deux scénarios, l'un qui repose sur la sortie complète en 2025, l'autre sur le maintien d'une partie de la capacité au-delà de cette échéance. L'accord de gouvernement prévoit en effet d'évaluer en novembre 2021 la faisabilité pratique et financière de la sortie et la possibilité, le cas échéant, de prolonger deux réacteurs.
La lumière ne va pas s'éteindre
Interrogé samedi dans "De Tijd", le CEO d'Elia, gestionnaire du réseau de transport de l'électricité, Chris Peeters, a balayé l'idée d'une rupture de l'approvisionnement en électricité du pays en cas d'arrêt du nucléaire. "La lumière ne va pas s'éteindre. Nous ferons tout pour l'éviter. Nous avons souvent demandé de faire des choix parce que le débat (sur la sortie du nucléaire) ne cessait pas. La ministre (de l'Energie) dit maintenant que la sortie du nucléaire sera mise en oeuvre. On peut apprécier ou non ce choix politique mais, maintenant, il y a la clarté que le secteur recherchait. Il y a aussi du réalisme en y liant un monitoring de l'approvisionnement et des prix", a-t-il déclaré. "J'ai plutôt tendance à l'écouter", a souligné le Premier ministre.
La proposition des nationalistes flamands étonne d'ailleurs M. De Croo: c'est en 2015 que la sortie du nucléaire en 2025 a été confirmée... quand la N-VA siégeait dans le gouvernement. Sur le fond, le Premier ministre a voulu se placer dans une perspective plus longue que l'échéance de 2025. Des centrales au gaz de nouvelle génération remplaceront en partie la production nucléaire. Or, dans un délai de 10 ans, ces unités pourraient également fonctionner à l'hydrogène. "Le virage vers une économie basée sur l'hydrogène, c'est le futur, et la Belgique doit être à la pointe de la technologie. La Belgique ne va pas sauver le monde toute seule mais la technologie belge, elle peut le faire et, moi, je veux qu'on soit à la pointe de la technologie", a-t-il dit.
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