Notre journaliste Marie Thibaut de Maisières a interrogé douze femmes, candidates aux élections du 14 octobre, sur la place de la femme au sein de leur commune. Cette série appelée "La tirette" démarre avec Zoé Genot, députée bruxelloises et tête de liste Ecolo à Saint-Josse.
Les femmes font-elle de la politique autrement ?
Oui, les femmes vivent la ville différemment. Quand on voit les études, il y a beaucoup plus de femmes qui se déplacent à pied ou en transport en commun. Et quand il y a une voiture dans le couple, c’est plus souvent monsieur qui l’a que madame. Je ne sais pas si toutes les femmes font de la politique différemment, mais elles sont plus nombreuses à être sensibles aux besoins des femmes. Il y a aussi de plus en plus d’hommes qui ont décidé d’y être sensibles et qui, grâce à une grille d’analyse féministe, s’y mettent ! Et quand ils débloquent un budget sport, ils font attention à ce qu’il n’y ait pas que des activités qui puissent séduire les hommes.
Dans votre programme, des éléments sont-ils tirés de votre expérience de femme dans la ville ?
De nombreuses femmes disent avoir peur le soir. Il faut leur donner les outils pour qu’elles se sentent plus à l’aise dans l’espace public. On voudrait que la commune organise plus régulièrement des cours d’autodéfense verbale et physique pour les femmes qui désirent être mieux armées.
Quels sont les enjeux de femmes à Saint-Josse ?
Nous avons un enjeu de la jeunesse. Et ce sont encore plus souvent les femmes qui sont en charge de la jeunesse. Il n’y a que la moitié des enfants de Saint-Josse qui peuvent trouver une place dans les écoles de Saint-Josse. On a aussi un gros problème de qualité des garderies qui fait que de nombreuses femmes me disent se dépêcher d’être là à 15h30 pour aller rechercher leur enfant. Il faut s’y atteler. Une bonne garderie c’est quand l’enfant te dit : « Ha, tu es déjà là maman ! »
Quelle est votre réponse politique pour les femmes précarisées ?
Pour elle, il y a deux défis, d’abord le défi de l’insertion professionnelle. Parfois de femmes trouvent une formation ou un contrat d’insertion, mais trouver une place en crèche est quasiment impossible et elles doivent renoncer à un emploi. Il y a donc un enjeu à augmenter les places de crèches rapidement disponibles. L’autre enjeu est de trouver leur place dans l’espace public. A Saint-Josse, il y a énormément de cafés d’hommes, on a besoin de cafés où tout le monde se sent bienvenu.
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