(Belga) "La vitesse de propagation du virus a été sous-estimée" à l'international, a déclaré vendredi Lieven De Raedt. Le chef de service relations internationales du SPF Santé publique était auditionné par la commission spéciale Covid de la Chambre. Selon lui, la Belgique a toutefois réagi suffisamment rapidement après les premiers signaux d'alerte. Les autorités politiques et les experts ont également bien suivi les avis internationaux.
La commission spéciale chargée d'examiner la gestion de l'épidémie de COVID-19 par la Belgique a procédé vendredi à cette audition en vue d'analyser la manière dont l'information a circulé à l'international début 2020, lorsque les premiers cas de Covid-19 ont été diagnostiqués dans la ville chinoise de Wuhan. L'objectif était aussi d'analyser la manière dont la Belgique a pris en compte les recommandations formulées par les institutions internationales pour lutter contre la propagation du coronavirus. La notification du premier cas à l'OMS a été effectué par la Chine le 31 décembre 2019 et le premier rapport de l'Organisation Mondiale de la Santé a été publié le 5 janvier, a rappelé M. De Raedt. Dès le 23 janvier, le premier Risk management Group s'est réuni en Belgique, alors que l'alarme sanitaire internationale n'a été tirée que le 30 janvier. Selon lui, "la vitesse de propagation du virus a toutefois été sous-estimée". "Des occasions ont été manquées d'intervenir plus fortement tant en Chine qu'en Italie. (...) En février, tant l'OMS que le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) de l'Union européenne ne parlaient ainsi pas d'interdire des voyages". "La dernière semaine de février a constitué une semaine charnière pour la Belgique et pour l'Europe", a-t-il poursuivi. "L'Italie a réagi très rapidement et très durement. Mais, on a encore affrété des vols à destination de la Chine avec du matériel de protection le 23 février." Le "chacun pour soi" constaté début mars et auquel n'a pas participé la Belgique (fermeture des frontières, confiscations de masques et de médicaments) a mis les systèmes de santé sous pression, tout comme l'absence de test, de quarantaine et de masques. "Quinze États membres (de l'UE) ont alors fixé des restrictions à la circulation du matériel médical (EPI), provoquant un sentiment d'abandon en Italie", a décrit Lieven De Raedt. "C'était comme une situation de guerre. On observait des mesures prises par des pays contre d'autres pays. C'était une période d'accusations mutuelles au niveau le plus élevé." Selon M. de Raedt, la Belgique peut toutefois "se montrer fière" de ne pas avoir participé à ce mouvement. Au début de la pandémie, "la Belgique a globalement bien suivi les avis internationaux, tant au niveau politique que du côté des experts", a conclu le représentant du SPF santé publique. "L'OMS mérite notre soutien", mais "il ne peut que conseiller des mesures aux États membres. Lorsqu'une crise sanitaire éclate, elle est fort dépendante de la volonté des États de prendre ou de ne pas prendre des mesures", a-t-il rappelé. "L'Union européenne n'a pas ou peu de compétences en matière de santé", a-t-il aussi fait valoir, même s'il existe quelques structures importantes de coordination comme l'ECDC. "Ces institutions ont globalement fait de leur mieux. Sans elles, nous aurions dû collecter les informations séparément. Nous devons souligner l'importance de leur mission, même si la critique a lieu d'être." (Belga)
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