Les hôpitaux doivent activer une nouvelle phase du plan d'urgence, la phase 1B d'ici vendredi. Elle prévoit que la moitié des lits en soins intensifs seront réservés pour des patients covid. Mais sur les 2000 places disponibles dans ces unités de soins intensifs à l'échelle nationale, 200 ne sont pas utilisables par manque de personnel. Certains soignants dénoncent des conditions de travail extrêmement difficiles. À la clinique Saint-Pierre à Ottignies, Malvine, une infirmière, décrit une situation à peine croyable aux urgences. "Ce qui est ingérable, c'est que les étages sont fermés", explique-t-elle. "Les patients sont donc hospitalisés dans les couloirs. La semaine dernière, des gens sont restés hospitalisés 28h dans les couloirs des urgences." Selon elle, certaines personnes sont restés sur un brancard durant toute cette période, "parce qu'il n'y avait plus de lits."
"Les conditions sont inhumaines"
Malvine souligne également le manque de soins. "On n'a pas le personnel pour donner à manger à ces gens et même pour les laver le matin", regrette-t-elle. "On a remarqué à midi que certaines personnes n'avaient pas été lavées." L'infirmière explique également que le personnel doit parfois donner sa propre nourriture aux patients. "On n'avait plus de tartines, on avait même dû donner nos tartines personnelles", poursuit-elle. "Nous n'avons pas de quoi accueillir 15-20 personnes en hospitalisation aux urgences." Au moment de cette interview réalisée par Vincent Legraive, des gens étaient encore sur un lit dans le couloir. "C'est devenu normal", souffle Malvine. "Les conditions sont inhumaines."
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