"Pour protéger notre climat et s'assurer suffisamment de nourriture à l'avenir, il faut agir maintenant", a réagi jeudi Greenpeace au rapport publié par le Groupe d'experts Intergouvernemental sur l'Evolution du Climat (Giec). L'organisation appelle en outre le gouvernement belge à accroître son ambition climatique à la lumière de ce texte sans appel.
Depuis la révolution industrielle, la température au-dessus de la surface terrestre a déjà augmenté de 1,53° Celsius. Cette augmentation entraîne la désertification et la dégradation des sols, et menace donc la sécurité alimentaire. En cause notamment : le nourrissage des animaux pour l’agriculture industrielle.
Au total, 37% des émissions mondiales de gaz à effets de serre d’origine humaine proviennent de notre système alimentaire. "En Belgique, les agriculteurs sont les premières victimes des vagues de chaleur et de la sécheresse, déclare Matteo De Vos, expert en agriculture et climat de Greenpeace. Le défi est de taille, mais les solutions sont nombreuses. Nous pouvons libérer et restaurer des terres dans le monde entier, actuellement utilisées pour l'élevage industriel, en optant pour une agriculture écologique. Cela signifie manger moins de viande, mais de meilleure qualité", explique-t-il encore.
Une surface équivalente à la Wallonie
"En Belgique, un nombre grandissant d'éleveurs ont fait le choix du bio ou de l'autonomie fourragère, ce qui est encourageant et doit être soutenu. Mais la dépendance forte au soja (un moteur de déforestation émettrice de gaz à effet de serre) des élevages de porcs et de volailles, reste un problème sérieux. Par exemple, en 2017, on a exploité une surface équivalente à la Wallonie pour satisfaire la demande de soja en Belgique. Le soja est principalement utilisé pour nourrir les animaux."
Le rapport présente une comparaison interpellante. Dans le monde, 2 milliards d'adultes sont en surpoids ou obèses… Alors que 821 millions de personnes sont encore sous-alimentées. Or actuellement, "25 à 30% de production totale de nourriture est gaspillée". Comment faire pour subvenir aux besoins alimentaires en plein changement climatique ? Les scientifiques le répètent : il faut réduire la production de viande industrielle et privilégier l’agro écologie.
"On peut bien sûr, en tant que citoyen, contribuer à un modèle avec des subventions qui vont vers moins de viande et un système agro écologique. Là aussi, on impacte le système de l'agriculture au Brésil ou ailleurs. On a vraiment un rôle à jouer."
"Une évolution drastique vers moins de viande et de produits laitiers dans notre alimentation est la solution pour réduire l'impact du système alimentaire sur notre santé et celle de la planète", conclut Matteo De Vos.
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