Child Focus a enregistré en 2018 une "hausse spectaculaire" du nombre de signalements présumés d'images d'abus sexuel d'enfants, soit un total de 1.728 contre 746 l'année précédente. Cette augmentation est "à imputer au lancement d'une campagne de sensibilisation en novembre 2017 et en 2018", vue plus de 500.000 fois sur les réseaux sociaux, estime la Fondation pour enfants disparus et sexuellement exploités dans son rapport annuel 2018.
En 2018, Child Focus a reçu plus de 1.700 signalements d’images d’abus sexuels d’enfants contre 746 l’année précédente. La fondation explique cette forte augmentation grâce à sa campagne de sensibilisation. "Nous avons veillé à lancer cette campagne sur les réseaux sociaux et nous avons également été vigilants: nous l'avons ausi lancée sur le dark web. Concrètement, cela veut dire que lorsque quelqu'un est confront à une image à caractère pédopornographique, elle peut la reporter à Child Focus via le site Stop Child Porno.be de façon anonyme", explique l'un des porte-parole de l'association.
La campagne montre des vidéos d'enfants tout à fait innocentes et dénonce le fait que certaines vidéos présentes sur le net sont, au contraire, pédopornographiques. Child Focus encourage donc les internautes à signaler les vidéos qui seraient contraire à la loi et à la dignité de l'enfant.
Quatre collaborateurs de Child Focus ont l'autorisation, depuis juillet 2017, d'analyser les signalements présumés reçus via le point de contact civil stopchildporno.be. Lorsque des images d'abus sont hébergées sur des sites belges, toutes les informations sont immédiatement transmises à la police fédérale. Quand cela concerne l'étranger, les données sont transférées à l'organisation sœur du pays impliqué via le réseau INHOPE regroupant les points de contact civils de 52 pays.
De manière plus générale, Child Focus a traité en 2018 1.827 dossiers d'exploitation sexuelle (parmi lesquels les 1.728 signalements présumés d'images d'abus sexuel d'enfants et 97 dossiers relatifs à de la prostitution), 1.863 affaires de disparition et 356 dossiers de sécurité en ligne. En ce qui concerne les disparitions, Child Focus a traité 1.098 dossiers de fugue l'an dernier, un chiffre en recul de 5% par rapport à 2017. "Cette baisse concerne uniquement les fugues effectives (1.057), car les dossiers de prévention ont, quant à eux, doublé en trois ans (passant de 20 à 41). Il s'agit d'appels de jeunes demandant de l'aide ou de parents craignant la fugue de leur enfant", explique Child Focus.
La fondation a par ailleurs enregistré un nombre record des dossiers d'enlèvements parentaux internationaux (409). "Nous n'avons jamais traité autant d'enlèvements parentaux depuis ces six dernières années. Le taux de résolution est également en chute libre: 26% au lieu de 33% (2017) et 48% (2016)."
En parallèle, 128 nouveaux signalements de disparition de mineurs étrangers non accompagnés (MENA) ont été notifiés, pour 275 dossiers traités au total. "Le nombre de signalements augmente graduellement chaque année, mais le nombre de dossiers traités a sextuplé en cinq ans (43 en 2014)", pointe Child Focus. Au niveau de la sécurité en ligne, la fondation a ouvert en 2018 114 dossiers de sexting non-consenti, 18 pour harcèlement sexuel en ligne, 36 pour groomin, et reçu 46 signalements d'extorsion sexuelle.
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