150.000 doses de vaccin pourraient partir à la poubelle en Wallonie. Il s'agit de doses du vaccin Moderna qui étaient arrivées (ou arrivent bientôt) à leur date de péremption.
En réalité, la Wallonie a surestimé les administrations de troisièmes doses. Les autorités pensaient que les citoyens se présenteraient massivement, de nombreuses doses ont donc été décongelées. Mais les citoyens ont moins bien répondu à l'appel qu'espéré.
Sabine Stordeur, responsable de la task force vaccination, a expliqué cette situation, en duplex pour le RTLINFO 13H : "Chaque région essaye d'anticiper la fréquentation et l'afflux des citoyens dans les centres de vaccination. Comme les vaccins Pfizer et Moderna sont congelés, il faut bien entendu les décongeler pour pouvoir les administrer. Dès la décongélation, ils sont encore valables 30 jours. Au fur et à mesure de l'afflux des citoyens dans les centres de vaccination, on peut décider de les répartir adéquatement. Mais si les personnes ne se présentent pas pour leur dose de rappel. Et c'est ce que nous avons observé au mois de janvier, un volume de doses décongelées risque de ne pas pouvoir être administrée dans les temps".
"La grosse vague déferlante d'infections Omicron, qui fait que de nombreux citoyens ne se présentent pas dans les centres de vaccination parce qu'ils sont infectés, parce qu'ils sont en quarantaine ou parfois aussi parce qu'ils estiment que ce n'est plus nécessaire d'avoir cette dose de rappel", a ajouté Sabine Stordeur, .
Moins "populaire" que Pfizer
Elle épingle une seconde explication, plus spécifique à la Wallonie : "Le vaccin Moderna est un peu moins populaire que le vaccin Pfizer. Et donc les citoyens wallons, quand ils entendent qu'ils recevront une dose de rappel de vaccin Moderna tournent parfois les talons à la porte des centres de vaccination", explique encore la spécialiste.
Trop de vaccins ont été décongelés, et si le maximum va être fait pour administrer les doses qui sont déjà périmées ou périment bientôt (150.000 en tout), une grande partie d'entre elles devraient être jetées prochainement. Et c'est du gâchis.
Pourquoi ces vaccins ne sont-ils pas envoyés dans des pays pauvres ?
Le mécanisme Covax n'a pas pu être enclenché, puisqu'il n'est utilisé que lorsque les vaccins ne sont pas encore arrivés en Belgique. 11 millions de doses ont d'ailleurs déjà été données par notre pays via Covax. Mais une fois sur notre territoire, offrir ces doses est plus compliqué.
"Une fois qu'elles sont sur le territoire en Belgique, nous pouvons encore les réadresser via un autre mécanisme, ajoute Sabine Stordeur. Là aussi nous utilisons un maximum les possibilités et nous avons déjà envoyé plus 800.000 doses via ce mécanisme. Mais pour que cela marche, il faut que les doses ne soient pas encore dégelées et que leur durée de validité soit au moins de 3 à 6 mois pour permettre aux pays destinataires de lancer leur campagne de vaccination".
"On essaye d'utiliser les doses décongelées au maximum, dans les centre de vaccination où la fréquentation est la plus élevée, mais aussi pour les administrer en priorité notamment aux immunodéprimés pour qui la dose de rappel est maintenant recommandée", a indiqué Sabine Stordeur en duplex pour le RTLINFO 13H.
1.400.000 adultes vaccinés avec deux doses doivent encore recevoir la troisième en Belgique. A Bruxelles, 170.000 personnes perdront leur CST le premier mars. En Wallonie, cela concerne 400.000 personnes.
Sabine Stordeur tient à remettre en perspective ces 150.000 doses qui seraient potentiellement jetées à la fin de la semaine : "Avec les 24 millions de doses de vaccin qui ont été administrées à ce jour, c'est moins d'1% de perte. Au regard d'une campagne de vaccination d'une telle ampleur au niveau national, cette perte, même déplorable, reste encore assez maîtrisée et négligeable".
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