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55 cafés ferment chaque mois en Belgique: "On a eu des milliers de faillites sur ces dernières années"

 
 

En Wallonie, 20 % des bistrots ont fermé leurs portes en 10 ans. Cela a entraîné la perte de 5.000 à 6.000 emplois. C’est le résultat de réglementations de plus en plus contraignantes, d’un prix de la bière qui augmente et d’une moindre fréquentation par les jeunes.

Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Selon l’organisme de statistiques Statbel, il y avait, en 2017, 3.966 cafés en Wallonie, contre 5.033 en 2008 (soit 20 % de plus). Le constat est par contre inverse à Bruxelles, puisque le nombre de bistrots a augmenté en dix ans (1.547 en 2008, 1.636 en 2017). Mais quelle que soit la région, en 2017 il y a eu plus de fermetures que d’ouvertures de cafés. En moyenne depuis un an, 55 cafés ferment chaque mois en Belgique.

"C’est vrai qu’on a eu des milliers de faillites sur ces dernières années", concède Yves Collette, président des cafetiers de Wallonie, au micro de Bernard Lobet. "Le secteur a souffert d’une multitude de lois, de changements et de règlements. Il faut savoir que le cafetier a une cinquantaine d’obligations à respecter". Parmi ces règlements, on peut citer les contrats de brasserie, la sécurité alimentaire, la législation sociale, le système de caisse enregistreuse, les différentes taxes, l’interdiction de fumer, etc.


"Les gens sont plus solitaires"

Les contrôles d’alcoolémie dissuadent également une partie de la clientèle. Autre cause: le changement d’habitudes. "On a une clientèle de personnes âgées, des pensionnés, et malheureusement, ils disparaissent l’un après l’autre", explique André, garçon de café à Bouge, près de Namur. "Il y a aussi des jeunes. La soirée il y en a un peu plus mais ça ne correspond pas à ce qu’il y avait il y a 11 ans". "Les gens sont plus solitaires, ils ont leurs activités. Plus besoin de se déplacer au café pour communiquer", déclare ce client de 45 ans.

De tous les types d’établissement du secteur Horeca, la marge bénéficiaire obtenue par les cafés est la plus mince. Les contrats avec les groupes brassicoles sont très exigeants et rendent plus difficile la rentabilité. Le prix de la bière a d’ailleurs fortement augmenté. "Enormément, c’est un drame pour nous d’ailleurs", déplore ce client retraité.

Pour survivre, les cafetiers sont obligés d’étendre leurs activités. "Bien souvent, on s’adjoint soit de la restauration, ou alors, il y a les jeux", explique André. La professionnalisation du secteur était donc essentielle. "Avec des formations au niveau technique et pratique du métier de cafetier, qui est devenu beaucoup plus compliqué et professionnel", confirme Yves Collette, le président des cafetiers de Wallonie. "Le modèle du café a beaucoup changé. Mais pour pas mal de gens, le seul lien qu’ils ont avec la société, c’est encore la possibilité d’aller au café".


 

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