Unia, l'institut de lutte contre la discrimination et pour l’égalité des chances, a relevé 740 signalements de haine en ligne sur les six premiers mois de l’année. La période électorale et les résultats des élections y sont pour quelque chose.
740 signalements de haine en ligne entre janvier et juin 2019, contre 369 l'année dernière au même moment, la différence est flagrante. Patrick Charlier, le co-directeur d'Unia, était en direct dans le RTL INFO 13 heures de Salima Belabbas, pour évoquer ces chiffres.
Salima Belabbas: Comment expliquer ces chiffres?
Patrick Charlier: Traditionnellement, en période électorale, nous recevons plus de signalements liés au fonctionnement des médias, des réseaux sociaux, d’Internet, etc. Parce que c’est une période où les messages sont polarisés, où il y a des prises de positions de candidats qui tiennent des propos qu’ils regrettent parfois, mais qui peuvent être une forme d’incitation à la haine ou une stigmatisation. Il y a des commentaires qui se font, et ça génère un flux plus important de saisines chez nous.
S.B.: Est-ce que les résultats des élections ont une influence sur les propos discriminatoires?
P.C.: Ça c’est quelque chose de nouveau qu’on a constaté cette année-ci, avec les résultats en Flandre notamment, avec l’augmentation du nombre d’élus du Vlaams Belang. On a vu une forme de légitimation de propos, mais aussi d’actes de haine où des personnes ne se gênent plus pour dire "maintenant que le Vlaams Belang est là, maintenant que nous sommes là, vous n’avez plus votre place ici". On s’adresse à des personnes d’origine étrangère, des personnes de confession musulmane, dans des conflits de voisinage, dans des conflits routiers quand il y a un accident, ou d’autres choses comme ça. Avec des messages de haine. Et les personnes se sentent légitimées par le résultat de ces élections.
Vos commentaires