Après les festivités, place aux commémorations officielles pour les 75 ans de la bataille des Ardennes. Une bataille qui débutait le 16 décembre 1944. Dernière offensive allemande lancée par surprise pour reprendre le port d'Anvers. Ce week-end, 100.000 personnes se sont déplacées à Bastogne pour assister aux défilés de chars et aux reconstitutions, mais aussi rencontrer les vétérans. Aujourd'hui, la journée est protocolaire et officielle.
Le roi Philippe a salué lundi le rôle des Etats-Unis dans le rétablissement de la liberté et de la démocratie en Europe à l'occasion du 75e anniversaire du début de la bataille des Ardennes à Bastogne, devant un parterre de dirigeants étrangers et une bonne demi-douzaine de vétérans américains revenus sur les lieux de sanglants combats de décembre 1944 à janvier 1945.
Le combat n'est pas encore terminé
"L'Amérique de 1944 a défendu la liberté et la démocratie de toute ses forces. Elle a continué à faire de même durant la Guerre froide. Nous avons fondé l'Otan ensemble voici 70 ans. Et trente ans plus tard, nous avons surmonté une autre idéologie totalitaire. Après le Mur de l'Atlantique, cela a été le tour du Rideau de Fer de s'effondrer", a affirmé le souverain lors d'un discours prononcé au centre même du mémorial du Mardasson. "Depuis lors, nous avons graduellement construit une nouvelle Europe basée sur la réconciliation et le ferme souhait de remiser les rivalités anciennes. Tout au long de ces années, les Etats-Unis ont été comme une ville brillante sur la colline, debout épaule conte épaule avec l'Europe, prête à soutenir les pays qui partagent nos valeurs", a ajouté le Roi devant notamment les présidents allemands et polonais. "Le combat n'est pas encore terminé", a-t-il prévenu en soulignant que "par définition, les démocraties sont plus exposées et fragiles que les régimes qui restreignent la liberté".
Les souverains belges, la Première ministre Sophie Wilmès, le grand-duc Henri de Luxembourg, son Premier ministre Xavier Bettel, les présidents polonais et allemand Andrzej Duda et Frank-Walter Steinmeier ainsi que le secrétaire américain à la Défense, Mark Esper, sont arrivés lundi matin vers Bastogne pour commémorer le 75e anniversaire du début de la sanglante bataille des Ardennes, en présence d'une poignée de vétérans américains.
Des représentants de huit pays impliqués dans cette bataille - dernier sursaut du régime hiltérien avant la fin de la Seconde Guerre mondiale en Europe - doivent participer de 10h45 à 11h45 à une cérémonie commémorative organisée par les autorités belges au mémorial du Mardasson, le monument en forme d'étoile érigé en l'honneur des soldats américains morts au combat. Cette cérémonie est placée sous le signe de la gratitude envers les vétérans et de la mémoire des victimes et des personnes disparues, selon les autorités belges. Quinze vétérans américains qui ont pris part à la bataille (entre décembre 1944 et janvier 1945) et deux citoyens belges qui en ont été témoins devaient être honorés afin de représenter les nombreux soldats et civils victimes de la guerre. Mais certains d'entre eux, tous au moins nonagénaires, ont renoncé par fatigue ou en raison des conditions météorologiques, selon les organisateurs.
La ville de Bastogne, carrefour routier - et point névralgique - s'était retrouvée au coeur de l'offensive surprise lancée le 16 décembre 1944 par le maréchal allemand Gerd von Rundstedt. Les combats qui ont suivi durant six semaines, ont fait quelque 75.000 morts, blessés ou disparus dans les rangs américains. La Bataille des Ardennes, connue aux Etats-Unis comme "the Battle of the Bulge" (bataille du saillant), est considérée comme la plus importante et la plus meurtrière de toutes les batailles impliquant les forces américaines pendant le second conflit mondial.
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