Dans sa séquence "90 secondes pour comprendre" ce matin sur Bel RTL, notre journaliste Frédéric Moray a abordé la question du trafic d'armes en Belgique, 5 ans après la fusillade de Liège.
Le tireur de la place St-Lambert, Nordine Amrani, disposait de toute une collection d’armes, notamment de guerre. Frédéric Moray a mené l'enquête pour comprendre d'où peuvent venir ces armes qui circulent sur notre territoire.
Pourquoi le contrôle des armes illégales est encore impossible aujourd’hui ?
Parce que la police manque actuellement de données. On ne connait pas les chiffres de la détention illégale des armes en Belgique. Ni le type d’armes, ni le contexte de cette détention…Est-ce que c’est pour un usage privé ? Criminel ? Terroriste ? Tout ce dont on dispose, c’est le nombre de procès verbaux dressés à chaque saisie, et ce n’est pas très lourd: à peine entre 150 et 300 par an. Un chiffre qui fluctue d’années en année.
Est-ce que cela signifie qu’il n’y a pas de contrôle ?
Non la police a d’ailleurs renforcé ses mesures depuis la fusillade de la place St-Lambert et le contexte terroriste actuel. Cela signifie qu’avant, par exemple, les moyens de surveillance, comme l’écoute téléphonique n’étaient jamais utilisés pour le trafic d’armes. C’est désormais le cas. Ce sont la police judiciaire fédérale et les douanes qui sont en charge de ces contrôles.
Mais on dit que la Belgique serait une plaque tournante du trafic d’armes en Europe.
Les armes qui circulent chez nous sont souvent des modèles déclassés légalement mais qui ont été récupérés, trafiqués et remis en état de marche. Ce sont aussi des armes achetées légalement ailleurs dans l’Union européenne, dans des pays où les contrôles de la vente légale sont nettement moins drastiques que chez nous. Et puis, il y a tout un arsenal de guerre qui nous vient de la guerre en ex-Yougoslavie. Dire que la Belgique est une plaque tournante, c’est aussi très compliqué à estimer, puisqu’on ne dispose pas de chiffres. La Belgique possède cette réputation parce qu’il y a beaucoup de connaissances des armes chez nous… Ne fût-ce que parce notre pays est un grand producteur historique d’armes. En conséquence, c’est souvent vers chez nous que les criminels se tournent pour trafiquer une arme ou la remettre en état.
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