Ce matin dans sa chronique 90 secondes pour comprendre, Frédéric Moray a répondu à la question de savoir qui a la responsabilité des contrôles des installations nucléaires.
La Commission Européenne l’a confirmé hier après les plaintes de responsables allemands et néerlandais, suite à l’arrêt de Doel 1: c’est une compétence nationale.
Comment cela se passe-t-il?
Ce contrôle ou plutôt ces contrôles reposent sur plusieurs niveaux, pour la plupart gérés par l’agence fédérale de contrôle du nucléaire, l’AFCN, sous la tutelle du gouvernement. Mais ce sont des experts indépendants, nationaux et internationaux, qui garantissent la fiabilité de ces contrôles.
Quels sont ces niveaux?
Le premier niveau est assumé par les travailleurs du nucléaire. Le service de contrôle physique de l’exploitant des centrales doit s’assurer que chaque travailleur connaît les règles de manipulations.
Le deuxième niveau consiste en des contrôles systématiques effectués par les inspecteurs de différents organismes agréés belges. Des contrôles techniques qui varient selon l’installation. Pour les centrales nucléaires de Doel et de Tihange ce contrôle est quasi quotidien.
Enfin le troisième niveau de contrôle est assuré par des inspecteurs de l’AFCN elle-même. Avec des attributions plus larges, des attributions de police judiciaire.
Mais pourquoi met-on régulièrement ces centrales à l’arrêt?
Pour contrôler le cœur des réacteurs. Tous les 12 à 18 mois, les centrales sont mises à l’arrêt pour des périodes de 30 à 40 jours durant lesquelles ce cœur est contrôlé, entretenu et rechargé en combustible.
Ensuite, tous les 10 ans, des inspections sont effectuées afin de vérifier le bon état de la cuve des réacteurs, conformément aux normes mondiales relatives aux installations sous pression.
Y-a-t-il un contrôle internationale?
Oui l’exploitant des centrales, Electrabel chez nous, doit faire appel à ces experts internationaux, comme l’American society of Mechanicals Engineers ou Areva pour inspecter annuellement ses cuves.
Alors pourquoi cette méfiance vis-à-vis de la sûreté nucléaire?
Parce qu’il existe autour de ces contrôles une très grande discrétion. Des ONG, comme Greenpeace par exemple, dénonce ce manque de transparence. Inquiétant selon elle, lorsque l’on voit le nombre de pannes dans nos vieux réacteurs ces derniers temps.
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