À partir d'aujourd'hui, il n'est plus possible de se rendre dans les départements du Nord et du Pas-de-Calais pour une raison touristique. Le voyage n'est autorisé que pour motif impérieux. Une mesure prise par le ministère des Affaires Etrangères en réponse à la hausse des cas de contamination dans le nord de la France.
Face à cela, des Belges se sont rués à la frontière ce matin afin de faire leurs courses de première nécessité. Beaucoup d'entre eux ont pris l'habitude de se ravitailler de l'autre côté de la frontière et ont peur de ne plus pouvoir le faire. David Lavaux, bourgmestre d'Erquelinnes, a tenu à rassurer la population dans le RTLINFO 13h. "Il n'y a pas de panique à avoir. On ne va pas refermer les frontières. On demande aux gens d'être beaucoup plus prudents que par le passé. Le virus circule apparemment 3 fois plus en France qu'en Belgique. Donc on demande aux gens d'être 3 fois plus prudents dans leurs déplacements", a-t-il indiqué.
Les consignes sont claires: plus question de se rendre en France pour un motif non valable. Les frontaliers sont-ils interdits de courses dans l'Hexagone? Pas vraiment, comme nous l'explique le bourgmestre d'Erquelinnes. "Faire ses courses de village à village, c'est possible oui. Mais on demande de ne pas aller faire une journée shopping à Lille ni à Maubeuge. Mais les dépenses courantes se font naturellement de part et d'autre de la frontière, qui n'est jamais qu'une ligne imaginaire", éclaire-t-il.
Les gens sont peut-être un peu plus disciplinés côté belge
La commune d'Erquelinnes observe depuis quelques jours une hausse des cas de contamination sur son territoire. "On a un nombre de personnes touchées dans notre commune qui n'est pas anodin. Mais on ne dépasse pas non plus les normes ni les moyennes. On veut rester sur ce niveau-là", a insisté David Lavaux. Aucune contrôle supplémentaire n'a cependant été prévu par les autorités, par manque d'effectif.
Selon le bourgmestre, nos voisins français sont plus laxistes en terme de respect des gestes et mesures barrières. Il craint que ces comportements influent sur la circulation du virus en Belgique. "En France, on peut faire des banquets de mariage de 200 personnes, il n'y a pas de mesures dans les funérailles. En France, tout est beaucoup plus souple que chez nous et beaucoup moins prudent. En Belgique, tout est beaucoup plus réglementé et les gens sont peut-être un peu plus disciplinés côté belge", conclut-il.
De nouvelles mesures prises dans le nord de la France
Selon la préfecture du Nord, le taux d'incidence (nombre de cas confirmés pour 100.000 habitants sur 7 jours) a triplé dans la région des Hauts de France depuis le début du mois, atteignant désormais plus de 95 cas pour 100.000 habitants. La situation est particulièrement préoccupante dans la métropole de Lille. Dans le Nord, la préfecture a d'ailleurs pris de nouvelles mesures de lutte contre l'épidémie avec notamment l'annulation des Journées européennes du patrimoine des 19 et 20 septembre à Lille, Dunkerque, Valenciennes, le Douaisis ou encore Maubeuge.
La Fête des voisins, prévue le 18 septembre, a été annulée dans tout le département. L'obligation du port du masque a aussi été renforcée dans cette zone frontalière dans un périmètre de 50 m autour des lieux publics et lieux de rassemblement.
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