En Belgique, chaque jour, environ 200 migrants poussent la porte de l'Office des étrangers. Dès qu'ils sont inscrits, ils obtiennent une place dans un centre d'asile, le temps que leur demande soit traitée. Pour le RTLINFO 19H, Loïc Parmentier et Regjep Ahmetaj ont rencontré des Irakiens qui sont arrivés vendredi. Ils attendent, dans la rue, que l'Office ouvre ses portes ce lundi...
A quelques mètres de l’Office des étrangers, nos journalistes ont rencontré Mohamed, un Irakien de 43 ans: "En Belgique, il y a la liberté", explique-t-il. Ce n’est pas son envie de vivre en paix qui marque d’abord, mais bien la fatigue qui s’est installée sur son visage. Il faut dire qu’il y a 20 jours, il a quitté son pays, direction la Turquie. Il a ensuite trouvé et payé un passeur 7000 dollars. L’homme l’a conduit, avec d’autres, 4000 kilomètres plus loin, à Bruxelles, cet eldorado... enfin pas vraiment. Ce matin, il s’est réveillé dans un lit improvisé fait d’un carton et d’une couverture, en contre-bas d’un immeuble. "Hier on a dormi à la gare du Nord. Mais à une heure du matin, ils nous ont jetés dehors. On est venus ici et on a dormi".
L'Office était fermé quand ils sont arrivés
Alors que Mohamed explique cela à nos journalistes, le reste du groupe se réveille, avec une forme de clin d’œil : ils portent des survêtements aux couleurs de la Belgique et de Bruxelles. Ils expliquent qu’ils en sont déjà à leur deuxième nuit dehors dans la rue. Ils arrivés à Bruxelles vendredi et l’Office des étrangers était déjà fermé pour le week-end.
"Chaque personne qui dort dans la rue, c’est choquant"
Pour mieux comprendre ce phénomène, notre équipe s’est rendue dans un centre d’accueil pour demandeurs d’asile à Jette. Le centre est géré par la Croix-Rouge. Il est déjà complet. Ici, ils ont déjà organisé des rondes autour de l’Office des étrangers. Chaque soir, il y a en moyenne entre 5 et 10 personnes qui passent la nuit dehors. Mais question solution, rien n’est, semble-t-il, très simple: "C’est choquant. Chaque personne qui dort dans la rue, c’est choquant", explique Farid Khali, directeur du centre, qui estime qu’il manque un acteur capable de s’occuper de ces personnes directement.
Mohamed dormira encore dehors ce soir
Quant à Mohamed, il dormira encore dehors ce soir. Demain matin, il fera la file pour rentrer enfin dans l’Office des étrangers, étape indispensable pour obtenir une place dans un centre d’accueil…
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