Les exigences esthétiques des fruits ne sont pas sans conséquence pour les agriculteurs.
Les exigences de qualité esthétique (couleur, forme et dimension) requises pour les fruits et légumes ne sont pas sans conséquence pour les agriculteurs flamands, qui subissent des pertes au niveau des ventes de l'ordre de 10% en raison de ce facteur, ressort-il d'une étude de l'Université de Gand menée pour le compte du département flamand de l'Agriculture et de la Pêche.
"Ces exigences ne viennent pas des consommateurs mais des chaînes de distribution"
Selon l'étude, plus de deux tiers des agriculteurs ne peuvent vendre une partie de leur production via le canal normal car elle ne répond pas aux critères de qualité esthétique. C'est notamment le cas lorsque les fruits et légumes sont exposés à des conditions climatiques imprévisibles. Ces fruits n'ont pourtant rien de mauvais, ils sont juste moins beaux. Selon Serge Fallon, président de la Fédération Wallonne Horticole, "ces exigences ne viennent pas des consommateurs mais plutôt des chaînes de distribution qui veulent un fruit exempt de tout défaut".
"Plus de la moitié des produits qui ne répondent pas aux critères définis quittent la chaîne alimentaire humaine", soulignent les chercheurs Xavier Gellynck, Sara De Pelsmaeker, Evelien Lambrecht et Heidi Vandenhaute. "Les fruits et légumes sont dès lors utilisés comme aliments pour animaux, pour la fermentation, pour le compostage ou ne sont tout simplement pas récoltés", ajoutent-ils.
Changer les habitudes
Plusieurs choses sont mises en place pour tenter de changer les habitudes. Des enseignes proposent à leurs clients, à meilleur prix, des légumes "moches". "C'est le même goût, la même qualité" explique Roel Dekelver, porte-parole de Delhaize.
Une expérience a déjà été menée dans des magasins de grande distribution où des fruits et légumes difformes ont été vendus à des prix réduits. "Nous avons eu une offre avec la centrale pour proposer des légumes de formes différentes, qu'on n'a pas l'habitude de voir dans nos rayons. Tout est parti à des prix plus compétitifs", explique Marc Holvoet, responsable d'un rayon de fruits et légumes.
Le secteur a déjà entrepris plusieurs actions en vue de réduire les pertes en la matière. Mais les "criées et les autorités ont leur rôle à jouer", estiment encore les chercheurs.
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