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Andrea en pleurs à la frontière française: "On s'était fait la joie de tout préparer pour voir notre fille et notre petit-fils"

 
 

De nombreux Belges ont voulu se rendre en France ce samedi. Les ministres Pieter De Crem et Philippe Goffin ont annoncé que les frontières des pays limitrophes étaient ouvertes pour visiter sa famille ou pour faire des courses. Problème: la France n'a rien autorisé. Nos équipes ont recueilli les témoignages de ces nombreux Belges extrêmement déçus.

A la frontière française à Hensies, nos journalistes rencontrent des Belges qui ont parfois fait beaucoup de chemin… pour rien. "Moi j'ai ma fille et mon petit-fils ici à Hordain. Il n'y a même pas 50 kilomètres. On s'était fait la joie de tout préparer pour voir notre fille et notre petit-fils, et maintenant on nous dit qu'on ne peut pas!", confie Andrea, littéralement en pleurs.

Comme de nombreux belges arrivés à la frontière aujourd’hui, la dame et son mari n'ont pas le choix: ils doivent faire demi-tour. "Avant de nous prévenir, je pense qu'ils auraient dû se contacter entre eux et dire si on ouvre ou on n'ouvre pas", réagit le mari d'Andrea.

Tout le monde est perdu

Derrière le couple, la file s’allonge pour passer la frontière. Mais que ce soit pour voir la famille ou pour faire les courses, le discours est le même pour tous les Belges. "Les Belges ne peuvent toujours pas venir en France", explique un policier français à une conductrice belge. La dame est dans l'incompréhension. "Je pense que les informations ne sont pas claires pour tout le monde. Parce que tout le monde pense qu'on peut y aller. Je pense que la Belgique et la France, il y a un problème de communication. Tout le monde est perdu", lance-t-elle avant de rebrousser chemin.

Les malheureux ont été nombreux ce samedi. Notre équipe a rencontré un Belge qui allait voir son frère. Là aussi, la surprise est totale. "Mais j'ai lu qu'à partir d'aujourd'hui on pouvait aller! Voir la famille. Qu'est-ce qu'on peut faire? Rien… A la maison alors", dit-il, profondément déçu.

Certains Belges se retrouvent dans l'illégalité sans le savoir

L’annonce des autorités belges a provoqué un véritable désordre. Les tentatives de passage se sont intensifiées depuis vendredi soir. Mais si de nombreux Belges rentrent bredouille, ce n’est pas le cas de tout le monde.

Car notre équipe s'est déplacée à un autre endroit. A 120 kilomètres d'Hensies: pas le moindre contrôle. Certains en ont donc profité pour faire quelques courses, sans même savoir qu'ils se retrouvaient dans l'illégalité. "Je n'en sais absolument rien. C'est une amie ce matin qui m'a envoyé un message pour me dire qu'on avait ouvert les frontières pour faire les courses", indique une dame.

"Ma fille a grandi et j'ai besoin de plein de petites choses pour qu'elle puisse être habillée", nous explique une autre Belge sur le parking d'un magasin français. Lorsque notre journaliste lui explique que les ministres belges ont été un peu trop vite… C'est la stupeur. "Je suis dans l'illégalité alors? Je ne peux pas venir ici? Mais je n'ai pas été arrêtée… je ne sais pas", réagit-elle.

Cette journée devait faire le bonheur de nombreux belges aujourd’hui, ils auront finalement été peu nombreux à en profiter.


 

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