L'attaque de deux mosquées à Christchurch en Nouvelle-Zélande ce vendredi pousse plusieurs pays européens à renforcer la sécurité des communautés musulmanes. En Belgique, l'Organe de coordination et d'analyse de la menace estime qu'il n'y a aucune raison de modifier la surveillance des mosquées chez nous. Des représentants des musulmans ne sont pas du même avis. Au niveau communal, certains bourgmestres ont pris des précautions.
Il n'y avait pas de présence policière ce samedi aux portes de la grande mosquée de Bruxelles, l'une des plus fréquentées du pays. Au lendemain de l'attaque islamophobe en Nouvelle-Zélande, la police fédérale n'a pas reçu l'ordre de protéger les lieux.
À la demande du centre de crise, l'OCAM, l'Organe de coordination pour l'analyse de la menace, a examiné la situation. Selon le ministre de l'Intérieur, aucune mesure de protection nationale n'est nécessaire. "En ce moment il n'y a pas d'indication que la menace aurait augmenté ou changé de nature. Mais je suis en contact permanent avec l'OCAM et le centre de crise. Il n'y a pas d'indication concrète en ce moment", affirme Pieter De Crem (CD&V), ministre de l'Intérieur.
Des représentants de la communauté musulmane inquiets
L'exécutif des musulmans de Belgique n'est pas de cet avis. Il demande une protection des mosquées en Belgique. "L’État belge devrait prendre de sérieuses et impérieuses mesures pour protéger les lieux de culte musulman, afin d'éviter le pire", réagit l'organe par communiqué.
Des voix s'élèvent aussi au parlement pour étudier la question en présence des ministres de la Justice et de l'Intérieur.
Moi ça ne me choque pas qu'il y ait des mesures ponctuelles de protection
Alors, quelle mesures, où exactement et pour combien de temps? Une simple présence policière pourrait être un premier pas, selon certains. "Il y a eu Zaventem, il y a eu Malbeek. Il y en a partout, et maintenant dans les mosquées, dans les marchés. Je crois qu'il y a toujours des terroristes. Ce sont des gens qui visent uniquement à faire peur à tout le monde. Les musulmans comme les chrétiens ont droit aussi à être protégés", commente une dame que nous avons interrogée à Bruxelles.
"Moi ça ne me choque pas qu'il y ait des mesures ponctuelles de protection si on estime qu'il y a une menace", estime un jeune homme. "Il faut sans doute un peu sécuriser, pour l'immédiat. Mais ça ne va pas arranger sur le long terme", répond une autre dame.
Mesures au niveau local
Reste les bourgmestres. Ils peuvent agir sur le territoire de leur commune et mobiliser la police locale. "Aujourd'hui oui, on a orienté les patrouilles à certaines heures et à certains jours pour pouvoir rassurer la population", indique Philippe Close, bourgmestre de la Ville de Bruxelles.
Autrement dit, les policiers ne seront pas postés devant les mosquées, mais ils effectueront plus de rondes au moment des prières du vendredi, à Bruxelles-Ville notamment.
A Paris, Londres, Amsterdam, au Canada et à Québec, la présence policière a été renforcée aux abords des mosquées.
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