Les renseignements belges savaient depuis 2012 qu'un groupe d'extrémistes préparaient des attentats. Dans ce groupe, on trouve des noms d'individus suspectés d'être liés aux attentats de Paris comme Khalid Zerkani, condamné en 2015 pour avoir recruté des candidats pour le djihad en Syrie.
La Sûreté de l'Etat (VSSE) a pris connaissance des informations parues mardi dans plusieurs médias au sujet d'une note émanant de ses services et avisant en avril 2012 le parquet fédéral de réunions suspectes d'extrémistes islamistes dans un appartement de Molenbeek. Elle a souhaité clarifier les informations diffusées et les replacer dans leur contexte, a-t-elle fait savoir dans un communiqué.
"En 2012, le contexte géopolitique et sécuritaire n'était pas celui que nous connaissons aujourd'hui. Il n'était à l'époque pas encore question des départs massifs vers la Syrie, ni de l'ampleur de l'Etat Islamique (EI) connue actuellement. Les départs observés à l'époque concernaient principalement la Somalie", indique la VSSE. "Dans le cadre de ses missions, la VSSE a envoyé des informations au Procureur fédéral en 2012. Il s'agit d'une note datée du 17 avril 2012 concernant les activités de Khalid Zerkani. Gelel Attar apparaît également dans ce dossier qui sera mis à l'instruction et qui sera alimenté par les différents services belges impliqués", poursuit-elle. C'est un fait plutôt rare qui étonne André Jacob. Il a été le responsable du service anti-terrorisme de la Sûreté de l'État jusqu'en 2010: "Pour une fois la Sûreté de l'État explique son travail. Elle qui reste toujours dans l'ombre."
Zerkani condamné
Le 29 juillet 2015, ce dossier a notamment abouti à la condamnation du recruteur Khalid Zerkani à 12 ans de prison. "Les services de renseignement ont donc rempli leur mission en partageant des informations importantes avec leurs partenaires et les autorités compétentes. Ces informations ont d'ailleurs permis d'éviter que d'autres attentats soient commis en Belgique", a-t-elle conclu. Trois ans ce qui peut paraître long est en réalité un délai assez court pour la justice. "Dans de nombreux dossiers la Sûreté de l'État a fait des recherches et a donné des informations au Parquet fédéral. On ne peut pas mettre en prison toutes les personnes s'il n'y a pas de charges suffisantes", conclut André Jacob au micro de Bel RTL.
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