Selon un expert en émotions collectives, nous sommes tous encore très marqués par les attentats de Bruxelles mais petit à petit, nous allons revenir à une vie normale. Reportage de Benjamin Brone.
Au cinéma, malgré les vacances de Pâques, l’affluence n’est pas au rendez-vous. Les Belges tardent à reprendre le cours de leur vie quotidienne. "Il y a toujours une petite crainte qui reste dans l’esprit des gens. Maintenant on ne peut pas s’arrêter de vivre pour autant", déclare un passant.
Un phénomène de saturation
Bernard Rimé, professeur de psychologie, a mené plusieurs études sur les phénomènes d’émotions collectives. Et pour lui, notre esprit arrive naturellement à saturation: "On observe qu’après les événements émotionnels collectifs de grande importance, au bout d’une période de 8 à 10 jours, le cycle de l’émotion tend à s’éteindre et que le retour à la normale tend à s’imposer à cause de ce phénomène de saturation."
C’est scientifiquement prouvé, notre cerveau refuse de vivre durablement sous la menace. Pourtant certains ne réagissent pas de la même manière. "Il est grand temps que l’humanité se réveille et donc, non, je ne reprends pas une vie normale parce que de toute façon une vie normale comme elle existait avant, il n’y en a plus. C’est terminé", déclare une femme.
La coexistence de deux sentiments au sein d’un seul et même peuple
D’une part la cohésion, et à l’inverse, le rejet de l’autre. "C’est effectivement un peu inquiétant et je pense qu’on a toutes les raisons d’être extrêmement vigilant par rapport à cette question, explique le spécialiste. Nous devrions veiller à mettre en place tout ce que l’on pourrait mettre en place pour éviter des affrontements, des difficultés."
Se rassembler, voir ses amis vaquer à ses occupations quotidiennes pour tourner cette lourde page. Même en période de guerre, la vie reprend ses droits.
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